Oran - Mers El Kebir

Chroniques oranaises : Hassan le calabrais, Dali Mami et Raïs Corso à l'assaut d'Oran



Chroniques oranaises : Hassan le calabrais, Dali Mami  et Raïs Corso à l'assaut d'Oran
Les criques du port de Mers El Kebir, mieux abritées, ont toujours retenu l'attention des conquérants, aventuriers et autres célèbres navigateurs, comme les Romains qui le surnommèrent « Portus Divini » (Port Divin, par rapport à « Portus Magnus » (Grand Port) de Bethioua, transformé actuellement en un important port méthanier du pôle pétrochimique d'Arzew. Presque toutes les pièces archéologiques datant de cette période ont été vandalisées, volées et revendues quand le site industriel était un vaste chantier de construction de complexes pétrochimiques. Le port de Mers El Kebir a conservé sa fonction durant des siècles, grâce à sa protection naturelle contre les vents. D'ailleurs, la fonction portuaire d'Oran s'est effacée durant une longue période. Fondée en 903, à la suite d'une convention entre marins andalous et tribus locales, Oran a connu une période faste au XIIIe et XIVe siècles, comme organisme officiel du royaume de Tlemcen, avec une population considérable pour l'époque, de 25 000 habitants, en liaison avec le port de Mers El Kebir et en relation avec les ports d'Espagne, Gênes, Venise, Pise et de Marseille. Sous l'occupation espagnole - simple préside- avec la position maritime de Mers El Kebir, Oran fut à la fois garnison militaire, bagne, poste puissamment fortifié, petite cité de marchands, de couvents et d'églises, de 3000 habitants. Elle dut son importance à sa position, face à Carthagène, fermant la Méditerranée occidentale. En cette période datant de la première occupation espagnole, au moment où le maître de Montesa vint à Oran comme capitaine général de cette ville, il y avait comme bey à Alger, en 1567, Ouchali, surnommé « Fortass » (le teigneux).On l'appelait Fortass pour le différencier de Allouchali qui fut caïd de Tlemcen du temps où le teigneux s'adonnait à la course en haute mer. C'est un renégat originaire de Calabre qui succéda ensuite au grand pacha de la flotte ottomane. Quand le maître débarqua à Oran, Ramadhan pacha était gouverneur de la Cité et de l'arrondissement de Tlemcen. Le mardi 9 septembre 1565, se montrèrent devant les places d'Oran et de Mers El Kebir, quatre galiotes des trois fameux Turcs d'Alger : Hassan le Calabrais, Dali Mami, Raïs Corso, originaire de la Corse. C'étaient les mêmes qui, l'année précédente, en 1566, se trouvaient aux environs d'Oran lorsque les soldats espagnols attaquaient une des galiotes venue chercher de l'eau douce. Ils libérèrent de nombreux esclaves chrétiens et tuèrent quelques marins turcs. A présent, les trois corsaires sont venus avec la détermination de se venger et de faire tout le mal qu'ils pourraient aux soldats espagnols d'Oran, en capturant les navires de marchandises qui viennent d'Espagne pour approvisionner la garnison. D'un commun accord, ils décidèrent que Mami le Grec monterait sans cesse la garde devant la baie d'Oran et le port de Mers El Kebir. Les autres galiotes devaient rester au large de la baie d'Arzew. En fait, ils avaient été informés qu'une flotte de bateaux chargés de produits alimentaires et d'eau était prête à quitter le port espagnol de Malaga.C'est pourquoi, les trois galiotes turques ne s'éloignaient pas beaucoup afin de prêter main forte à Dali Mami, si cela était nécessaire. Mais la galiote fut repérée par les gardes espagnols du haut de la forteresse de Santa Cruz, sur les hauteurs du Murdjadjo. Les espagnols se rendirent compte que tous les matins, la galiote turque se rapprochait de la terre, en face du Cap de la Pointe de l'Aiguille, à l'endroit surnommé Hardada, pas loin de Kristel. A ce moment, un brigantin espagnol d'Oran, de retour de Carthagène, se trouvait près de la Pointe de l'Aiguille, la galiote se plaça en travers de sa route pour le capturer. Mais le brigantin était très léger, bien armé de rames et de voiliers et pas trop chargé. Avec l'avantage de plus d'une lieue d'avancée, à partir du moment où il avait reconnu l'ennemi et avec un temps qui lui était favorable, il put s'échapper et rentrer à Oran sous la protection de l'artillerie espagnole. Le corsaire, ne pouvant pas s'en emparer, revint dans sa cale du cap de la Pointe de l'Aiguille, d'où il était sorti. Le maître de Montesa, lui-même, vit toute cette man'uvre du haut du mirador de Rosalcazar, le Château- Neuf. Il avait été averti par les sentinelles du fort de Saint Grégoi, de même qu'il avait appris que tous les matins, les galiotes entraient dans cette baie.
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