Oran - Revue de Presse

Un soutien conditionné pour les victimes du terrorisme L?organisation nationale des victimes du terrorisme et ayants droit (ONVTAD) conditionne son soutien au projet de la réconciliation nationale et, éventuellement, au projet non encore défini de l?amnistie générale, à la satisfaction des revendications matérielles mais aussi morales, c?est-à-dire l?adoption d?un statut des victimes, un dossier ficelé et remis à l?APN depuis des années. « Où est notre place au sein de cette réconciliation ? », s?est interrogé, jeudi, M. Laziz, le responsable local de cette organisation (anciennement présidée par Mme Tounsi), lors d?une conférence de presse organisée à Es Sénia. « Nous ne demandons pas de faveurs, encore moins de la charité, mais nos droits », s?est exclamé Boumediene Abdelfettah, secrétaire national chargé des relations extérieures, déplorant par la même occasion la situation de certains membres des familles des victimes réduits, assure-t-il, à la mendicité pour survivre. Laissant le projet d?amnistie générale à la prérogative de la justice et, de manière générale, à l?Etat, les représentants de l?ONVTAD, présents à la conférence, tentent seulement d?expliquer que leur seul souci consiste maintenant à avoir des droits pérennes. Des témoignages émouvants « Des droits qui ne dépendront pas du maintien ou pas de M. Abdelaziz Bouteflika à la tête de l?Etat », préciseront-ils, tout en rappelant le soutien apporté non seulement au programme de l?actuel président de la République mais aussi à la loi portant concorde civile. « Nous avons attendu des années que la situation se stabilise ; aujourd?hui, il est temps de passer à des choses concrètes », assurent-ils par ailleurs, évoquant le cas notable des femmes violées, des veuves et surtout des orphelins. Les témoignages, tous aussi émouvants les uns que les autres, n?ont pas manqué pour appuyer l?idée d?un règlement définitif de la situation des familles des victimes. « La fille d?une femme, passagère d?un bus, assassinée du côté de Oggaz, est maintenant en 3e année de scolarité ; il faut non seulement s?occuper de son avenir mais aussi de la nécessité qu?elle connaisse l?Histoire réelle de son pays et non celle tronquée enseignée depuis l?indépendance », souligne M. Abdelfettah qui rappelle les statistiques selon lesquelles les enfants traumatisés par la violence terroriste enregistrent le plus fort taux d?échec scolaire. Pour ne citer que le cas d?Oran, un seul psychologue est affecté aux familles des victimes, mais ne reçoit qu?un jour par semaine dans un bureau situé au 13e étage de la wilaya, pas facile d?accès. M. Laziz cite, par ailleurs, le cas d?un repenti de son quartier, « devenu milliardaire, dit-il, grâce à l?argent du racket, alors que les victimes ne cessent de s?appauvrir. » « On ne peut pas mettre sur le même pied d?égalité un terroriste et une victime », s?insurge-t-on à ce propos et c?est indirectement une remise en cause de la notion de tragédie nationale grâce à laquelle ont été élaborés les projets de concorde, de réconciliation et enfin d?amnistie. En multipliant les rencontres, l?ONVTAD (sans exclure l?autre aile des familles des victimes) veut se placer en tant qu?interlocuteur directement concerné par la réconciliation. « Les smasria (les spéculateurs) politiques nous ont devancés dans le débat alors que nous sommes les premiers concernés », devait également déclarer le secrétaire national chargé des relations extérieures qui annonce la tenue d?une rencontre nationale à Bouhanifia pour prêcher un soutien conditionné par des revendications énumérées dans une plate-forme incluant le statut des victimes.
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