La Zone Steppique au Sud de Mécheria et le Djebel Antar : Un Aperçu des Hauts Plateaux Algériens

Introduction
La zone steppique des hauts plateaux au sud de Mécheria, située dans la wilaya de Naâma, est un paysage remarquable caractérisé par de vastes plaines ondulantes et un climat semi-aride. Dominée par le Djebel Antar, visible au loin, cette région incarne la transition entre les zones montagneuses de l’Atlas saharien et les étendues désertiques du Sahara. Cet article explore les caractéristiques géographiques, écologiques et culturelles de cette zone, ainsi que le rôle du Djebel Antar dans cet environnement unique.

1. La Zone Steppique des Hauts Plateaux
Les hauts plateaux algériens, dont fait partie la région au sud de Mécheria, constituent une vaste étendue située entre l’Atlas tellien au nord et l’Atlas saharien au sud. Cette zone steppique est caractérisée par :

Climat semi-aride : Les précipitations annuelles varient entre 100 et 300 mm, avec des hivers froids et des étés chauds et secs. Les variations saisonnières marquées influencent fortement la végétation et les activités humaines.
Végétation steppique : La région est dominée par des graminées comme l’alfa (Stipa tenacissima) et des arbustes résistants à la sécheresse, tels que l’armoise (Artemisia herba-alba). Ces plantes sont adaptées aux conditions arides et jouent un rôle clé dans la fixation des sols contre l’érosion.
Sol et relief : Les sols sont souvent sablonneux ou argileux, avec un relief plat à légèrement vallonné. Les hauts plateaux culminent à une altitude moyenne de 1 000 à 1 200 mètres, offrant un contraste avec les montagnes environnantes comme le Djebel Antar.
Activités humaines : La région est historiquement associée au pastoralisme nomade et semi-nomade, avec des populations élevants des moutons, des chèvres et parfois des chameaux. L’agriculture est limitée en raison de la faible pluviométrie, mais certaines zones pratiquent une agriculture pluviale ou irriguée à petite échelle.
La ville de Mécheria, située au nord de cette zone, est un centre régional important de la wilaya de Naâma. Elle sert de point de connexion pour les communautés pastorales et agricoles, avec un marché local dynamique et une histoire marquée par son rôle stratégique durant la période coloniale et la guerre d’indépendance algérienne.

2. Le Djebel Antar
Le Djebel Antar, visible au loin depuis la zone steppique au sud de Mécheria, est une montagne emblématique de l’Atlas saharien. Voici ses caractéristiques principales :

Géographie : Le Djebel Antar s’élève à environ 1 957 mètres d’altitude, ce qui en fait l’un des sommets les plus imposants de la région. Il fait partie de la chaîne de l’Atlas saharien, qui s’étend à travers l’ouest de l’Algérie.
Géologie : Composé principalement de roches sédimentaires, le Djebel Antar est le résultat de processus tectoniques liés à la formation de l’Atlas. Ses pentes abruptes contrastent avec les plaines steppiques environnantes, offrant un point de repère visuel distinctif.
Écosystème : Les flancs du Djebel Antar abritent une biodiversité plus variée que la steppe environnante, avec des espèces végétales comme le genévrier et des pins d’Alep dans les zones les plus élevées. La faune inclut des oiseaux de proie, des petits mammifères et, occasionnellement, des espèces comme le mouflon à manchettes.
Signification culturelle : Le Djebel Antar, comme d’autres montagnes de la région, a une importance culturelle pour les populations locales, notamment les tribus berbères et arabes qui ont historiquement habité la région. Il est parfois associé à des légendes ou des récits traditionnels.
3. Importance Écologique et Défis
La zone steppique au sud de Mécheria et le Djebel Antar font face à plusieurs défis environnementaux :

Désertification : La surexploitation des pâturages et le changement climatique accentuent la désertification dans la région, menaçant la végétation steppique et les moyens de subsistance des communautés pastorales.
Conservation de la biodiversité : La faune et la flore, bien qu’adaptées aux conditions difficiles, sont vulnérables à la dégradation de l’habitat. Des efforts de conservation, bien que limités, visent à protéger des espèces emblématiques comme le mouflon.
Développement durable : Les initiatives de développement dans la wilaya de Naâma cherchent à promouvoir une agriculture durable et à améliorer l’accès à l’eau, mais les ressources limitées et l’isolement géographique posent des obstacles.
4. Importance Culturelle et Historique
La région de Mécheria et du Djebel Antar est riche en histoire. Les populations locales, principalement des tribus nomades et semi-nomades, ont développé des modes de vie adaptés à l’environnement steppique. Mécheria elle-même a été un point stratégique durant la colonisation française, avec la présence d’une garnison militaire. Pendant la guerre d’indépendance (1954-1962), la région a été un théâtre d’opérations important en raison de sa proximité avec la frontière marocaine.

Le Djebel Antar, quant à lui, a souvent servi de refuge naturel et de point d’observation, tant pour les populations locales que pour les forces militaires au fil des siècles.

Conclusion
La zone steppique des hauts plateaux au sud de Mécheria, avec le Djebel Antar en toile de fond, est une région qui illustre la résilience des écosystèmes et des communautés face à un environnement exigeant. Entre ses paysages austères, sa biodiversité unique et son importance culturelle, cette région mérite une attention particulière pour sa préservation et son développement durable. Le Djebel Antar, avec sa présence majestueuse, reste un symbole de la beauté sauvage et de la richesse naturelle de l’Atlas saharien.