M'sila

Le Hirak dénonce la répression



Décidément, rien n'arrête les irréductibles du Hirak à Bordj Bou-Arréridj. Ils ont assuré hier la 116e marche du vendredi, malgré le Ramadhan et les risques d'être interpellés.Cela a commencé, juste après la prière du vendredi, par un rassemblement de quelques dizaines de personnes au niveau de Lagraphe, pour drainer quelques centaines d'individus avec emblèmes, banderoles et écriteaux, reprenant les slogans réclamant un Etat civil et le départ du pouvoir en place.
Il y avait aussi des images qui attirent chaque vendredi l'attention, comme celle de l'adolescent Saïd Chetouane et de sa mère portant ce message court, mais qui en dit beaucoup : "Rendez Saïd à sa mère", "Rendez Saïd à sa mère pour fêter l'Aïd ensemble".
Interrogé au sujet de cette pancarte, Brahim, un assidu du rendez-vous du vendredi, répond : "Rendez cet enfant à sa mère. Saïd Chetouane allait plutôt bien. Il était très heureux avec sa mère et les jours des marches du Hirak. Le Hirak est sa famille jusqu'à ce que vous vous mêliez de son histoire, jusqu'à ce jour où il a été arrêté par la police. Rendez son fils à sa maman.
Personne ne la remplace. Qui peut remplacer les caresses, la douceur, l'amour de sa mère ' Cette dernière est incapable de quoi ' De l'aimer, de prendre soin de lui, de lui interdire de marcher, de manifester ou de vivre ' Rendez l'enfant à sa mère, on ne veut pas qu'il lui arrive quelque chose ici à Bordj Bou-Arréridj où il est placé dans le centre pour enfants."
Hommes, jeunes et moins jeunes, ont manifesté, pacifiquement, en scandant différents slogans dont le dénominateur commun est le rejet du système en place. Sous des slogans habituels du Hirak, les protestataires criaient aussi : "Pas d'élections avec la bande", "Pas de vote, on jure qu'on ne va pas le faire", "Libérez l'Algérie".
Les détenus étaient également évoqués à travers des revendications appelant à leur libération sans condition aucune : "Libérez nos frères détenus", "Libérez nos enfants pour fêter l'Aïd avec nous", etc.
Les cris des manifestants "Ya Ali", "L'indépendance" reviennent en force ce 116e vendredi. "Vous faites ce que vous voulez, on ne va pas s'arrêter, on ne va rien perdre", "On a dit : qu'ils dégagent tous ; on ne va pas s'arrêter" ; "L'Etat use de la répression, on n'a pas peur", chantait la foule qui appelle à une marche le jour de l'Aïd el-Fitr.
Sur les écriteaux arborés, on pouvait remarquer le soutien apporté à Rabah Karèche : "Le droit d'écrire, le droit d'informer, sa place n'est pas en prison", "Libérez la presse", lit-on sur une autre pancarte.
Comme d'habitude, les forces de l'ordre et leurs engins n'étaient pas trop visibles.
A contrario, ceux en tenue civile étaient présents en nombre pour parer à toute éventualité. À M'sila, les manifestants étaient peu nombreux, mais très déterminés. Les appels au changement et pour une Algérie démocratique ont rythmé la marche de ce 116e vendredi. Les manifestants ont réitéré leur appel en faveur d'un "changement radical de système", rejeté les prochaines législatives et réclamé la concrétisation immédiate des revendications populaires.
"La Révolution pacifique continue pour la libération de l'Algérie : rendez le pouvoir au peuple", a scandé la foule qui a appelé à l'établissement d'un Etat de droit en Algérie, dénonçant, toutefois, les incarcérations les militants pacifiques, les emprisonnements arbitraires des personnes exprimant une simple opinion divergente avec le pouvoir en place.

CHABANE BOUARISSA
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