
La troisième journée du Festival du théâtre universitaire arabe qui se tient à Mostaganem fut dédiée à la cause féminine et aux combats des femmes dans les sociétés du monde, avec l'adaptation et la reprise de la pièce La Casa de Bernarda Alba, texte de Federico Garcia Lorca.L'histoire de Bernarda Alba, dont le mari vient de rendre l'âme. Alors, la veuve impose à ses filles un deuil de huit ans, comme l'exige la tradition andalouse en ces années 1930.Les ordres machiavéliques sont établis par la maîtresse de maison dans des conditions austères, où la femme est bafouée, coupée du monde et des hommes. Cependant, pourvue d'une considérable dot, Angustias, fille aînée du premier mariage de Bernarda, est fiancée à Pepe le Romano. Mais Adela, sa cadette, s'est rapprochée de lui depuis longtemps. Autour de ce jeune homme, obscur objet du désir, la Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d'un huis clos, la violence d'une société verrouillée de l'intérieur, que la passion fait voler en éclats.C'est la troupe de l'université de Sétif qui a ouvert le bal, avec l'adaptation de cette pièce tragique à une forme comique-tragique La maison de Rahouadja, un choix très délicat et osé qui n'a pas joué en faveur de la troupe novice étant donné que l'exercice comique-tragique nécessite une forte maîtrise des techniques en actorat afin d'éviter que le public ne soit désorienté. «J'ai voulu algérianiser la pièce en usant des appellations qui se font de nos jours très rares, telles que Rahouadja, Baya, Rouada, etc. La version originale débute et se termine par une scène tragique, moi je voulais injecter un peu de burlesque pour divertir le public», dit Farouk Rdaouna, le metteur en scène.Outre les lacunes en lumière, la pièce comportait des passages, où le spirituel était représenté tantôt par de la magie, tantôt par l'ombre chinoise, accompagnées par une musique iranienne qui n'est pas en adéquation avec l'envie du metteur en scène.Après, c'était au tour de l'université de Mostaganem de faire ses premiers pas sur la scène dans une salle archicomble. Pour sa part, Sid Ahmed Kara, metteur en scène de la troupe universitaire a repris in extenso la pièce originale en la jouant en arabe classique. Les jeunes comédiennes n'avaient préparé le spectacle que 15 jours avant la compétition et, hormis Imen Belaalem, elles n'étaient jamais montées sur scène.En somme, elles n'y pouvaient rien. Le ton, la diction, le jeu scénique ou encore le jeu corporel exprimaient le manque d'une formation sérieuse. «Moi, personnellement, ma plus grande joie est que Mostaganem, la capitale du quatrième art, a désormais sa troupe de théâtre universitaire, un acquis très précieux qu'il faudra encourager», déclare Kara. Force est de constater le peu d'intérêt que portent les universitaires au théâtre. Cette attitude fait aujourd'hui que le théâtre demeure pour de nombreuses personnes une simple question de jeu d'acteurs en méprisant le décor, les costumes, le son, la lumière et le maquillage, des outils essentiels, dont chacun porte une symbolique en rapport avec le thème traité.Le point positif dans les deux pièces reste le potentiel et la disponibilité d'un nombre important de comédiennes belles, jeunes et motivées qui peuvent apporter beaucoup au quatrième art algérien.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim Skander
Source : www.elwatan.com