La nouvelle de l'arrivée d'un nouveau responsable à la tête de l'université était tellement inattendue qu'il aura fallu que son installation officielle ait lieu pour que la communauté universitaire en soit définitivement convaincue.
Le choix d'un médecin de formation ne sera pas de trop alors que l'institution se trouve dans un état péri métastasique avancé. Son mal le plus pernicieux est incontestablement l'état comateux de la recherche scientifique. Avec des laboratoires fantômes, des chercheurs chevronnés mis au placard, des budgets d'équipements gelés depuis plusieurs années, des formations post graduées désuètes, l'inexistence de la moindre manifestation dans les filières les plus prometteuses comme le génie biologique, les biotechnologies, l'informatique, l'environnement, les sciences agronomiques ou le génie chimique, il était fatal que sans ces leviers l'université ne pouvait que péricliter. Les principaux postes pédagogiques et scientifiques sont dans leur grande majorité occupés par les mêmes personnes depuis plus d'une décennie. Il est évident qu'à ce rythme, nonobstant les rares compétences, ils finissent par s'encanailler, faute de challenge. Il y a également l'organe vital du corps enseignant, qui s'est enlisé dans une attitude presque majoritaire d'insouciance, de clientélisme, voire de concussion. A ce titre, la récente création d'une commission d'éthique renseigne sur l'étendue du mal. Il est malheureusement accablant pour nombre d'enseignants.DéliquescenceAu même titre que celui de la recherche, l'imposant budget des vacations et des heures supplémentaires plaide pour une refonte total de la perception de l'enseignant universitaire de sa fonction. Les marchandages de notes d'examen et concours, qui ne sont pas spécifiques à l'université de Mostaganem, renseignent sur l'état de déliquescence dans lequel se sont engouffrés des universitaires. Ceux qui souffrent de cette situation savent certainement que la thérapie à retenir devra avant tout tendre à remettre à flot les fonctions vitales. Sans une adhésion de l'ensemble des organes encore sains, il est peu probable que la médication fonctionne. Injecter à fortes doses un sang neuf pourrait provoquer un choc anaphylactique foudroyant. Alors, comment s'y prendre pour éviter les chocs et redonner confiance au plus grand nombre ' S'il est formellement admis que l'état du malade nécessite le recours au meilleur spécialiste, il est indéniable que seul, ce dernier ne fera pas de miracle. La thérapie nécessite de l'urgence, des compétences et de la dextérité. Le classement de l'université est le meilleur indicateur de son état de déliquescence.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Yacine Alim
Source : www.elwatan.com