Mostaganem - Mausolée du Bey Mustapha Bouchlaghem et son épouse Lala Aichouche	(Commune de Mostaganem, Wilaya de

Mausolée du bey Mostapha Bouchlaghem à Mostaganem


Mausolée du bey Mostapha Bouchlaghem à Mostaganem
Introduction
Le mausolée du bey Mostapha Bouchlaghem, situé à Mostaganem, est un monument historique majeur de l’époque ottomane en Algérie. Attribué à Mostapha Bouchlaghem ben Youssef ben Mohammed ben Ishaq al-Masrati, ce mausolée témoigne du rôle clé de ce bey dans l’histoire de la région. Premier bey d’Oran, il gouverna le beylik occidental de 1708 à 1732, avant de se retirer à Mostaganem, où il mourut en 1737. Le mausolée, qu’il fit construire pour sa propre sépulture, a traversé diverses fonctions sous l’occupation française et après l’indépendance, avant d’être restauré et inscrit au patrimoine national algérien en 2009. Ce site illustre l’héritage ottoman et l’histoire mouvementée de Mostaganem.
Contexte historique
Mostapha Bouchlaghem et le beylik d’Oran
Mostapha Bouchlaghem, originaire de la région de Mascara (d’où son surnom « al-Masrati »), fut une figure centrale de l’administration ottomane en Algérie au début du XVIIIe siècle. Nommé bey d’Oran en 1120 H / 1708, il fut le premier à établir le siège du beylik occidental à Oran, après sa reconquête par les Ottomans sur les Espagnols en 1708. Son règne, qui s’étendit jusqu’en 1145 H / 1732, fut marqué par des efforts pour consolider le pouvoir ottoman dans l’ouest algérien, face aux défis internes (rébellions tribales) et externes (menaces espagnoles).
En 1732, les Espagnols reprirent temporairement Oran, forçant Bouchlaghem à se retirer à Mostaganem, une ville stratégique de la région. Il y passa les dernières années de sa vie et y mourut en 1737. Son rôle dans l’administration des eyalets orientaux et occidentaux, comme mentionné dans certaines sources, reflète son influence au-delà d’Oran, bien que son pouvoir ait été principalement concentré dans le beylik occidental.
Le mausolée : Un monument funéraire ottoman
Mostapha Bouchlaghem fit construire le mausolée pour abriter sa tombe, suivant une tradition ottomane où les dignitaires érigeaient des monuments funéraires pour perpétuer leur mémoire. Situé à Mostaganem, le mausolée se distingue par son architecture, probablement caractérisée par un dôme (qoubba), typique des mausolées maghrébins de l’époque. Bien que les détails architecturaux précis soient limités, le monument reflète l’esthétique ottomane, combinant simplicité fonctionnelle et éléments décoratifs islamiques, comme des motifs géométriques ou des calligraphies.
Évolution du mausolée à travers l’histoire
Sous l’occupation française (1830-1962)
Pendant l’occupation française, le mausolée fut détourné de sa fonction initiale. Les autorités coloniales l’utilisèrent comme salle de prière, probablement pour les troupes musulmanes alliées ou les habitants locaux sous contrôle français. Plus tard, il fut transformé en salle de soins, servant d’infirmerie ou d’hôpital temporaire, puis en entrepôt d’armes, une pratique courante pour les bâtiments historiques sous occupation. Ces usages successifs ont entraîné des dégradations, notamment au niveau des éléments décoratifs et structurels.
Après l’indépendance (1962)
Après l’indépendance de l’Algérie, le mausolée fut négligé pendant un certain temps, restant utilisé comme entrepôt. Cependant, les autorités locales, conscientes de sa valeur historique, décidèrent de l’évacuer et d’entamer des travaux de restauration. Ces efforts ont permis de redonner au mausolée son statut de monument funéraire. Le site fut officiellement inscrit sur la liste supplémentaire du patrimoine culturel algérien le 21 février 2009, reconnaissant son importance comme témoignage de l’histoire ottomane et locale.
Caractéristiques architecturales
Bien que les sources disponibles ne fournissent pas une description détaillée de l’architecture du mausolée, il est probable qu’il suive le modèle des qubbas maghrébines, caractérisées par :

Un dôme central, symbole de sainteté et de pérennité.
Une chambre funéraire simple, contenant la tombe de Mostapha Bouchlaghem.
Des murs en pierre ou en brique, peut-être ornés de motifs islamiques (calligraphies, arabesques).
Une entrée modeste, typique des mausolées ottomans destinés à la vénération plutôt qu’à l’ostentation.

La restauration de 2009 a probablement visé à consolider la structure, réparer les dommages causés par les inondations fréquentes dans la région du Chelif, et préserver les éléments décoratifs restants. Des études architecturales plus approfondies seraient nécessaires pour documenter pleinement le style et les matériaux utilisés.
Importance patrimoniale
Le mausolée de Mostapha Bouchlaghem est un symbole de l’héritage ottoman à Mostaganem, une ville qui a joué un rôle clé dans l’administration du beylik occidental. Il incarne également la mémoire d’un bey qui a marqué l’histoire régionale par sa résistance aux Espagnols et son administration efficace. En tant que l’un des rares monuments ottomans préservés dans la région, il offre un aperçu de l’architecture funéraire et des pratiques religieuses de l’époque.
Le site attire l’attention des historiens et des visiteurs intéressés par l’histoire ottomane et coloniale de l’Algérie. Cependant, sa notoriété reste limitée, et une meilleure valorisation touristique pourrait renforcer sa visibilité.
Comparaison avec d’autres mausolées ottomans
Le mausolée de Mostapha Bouchlaghem peut être comparé à d’autres monuments funéraires ottomans en Algérie :

Mausolée de Sidi Abderrahmane (Alger) : Un complexe funéraire plus élaboré, mais partageant le style de la qubba.
Tombeau de la Chrétienne (Tipasa) : Bien que d’origine antérieure, il reflète l’importance des monuments funéraires dans la région.
Mausolée de Sidi Lakhdar (Oran) : Un autre exemple de qubba ottomane, dédié à une figure locale.

Le mausolée de Bouchlaghem se distingue par son association directe avec un bey ottoman, ce qui lui confère une dimension politique et administrative unique.
Vérifications et clarifications

Nom et généalogie : Le nom « Abu Al-Shalagham » semble être une erreur ou une déformation. Les sources historiques confirment que le bey s’appelait Mostapha Bouchlaghem al-Masrati, en référence à son origine de Mascara. Sa généalogie (ben Youssef ben Mohammed ben Ishaq) est plausible mais nécessite des archives ottomanes pour confirmation.
Dates : Les dates de son règne (1708-1732) et de sa mort (1737) sont cohérentes avec les chroniques ottomanes et les travaux historiques sur le beylik d’Oran. L’année 1708 marque la reconquête d’Oran par les Ottomans, et 1732 correspond à la reprise espagnole.
Rôle régional : L’idée que Bouchlaghem ait gouverné entre les eyalets orientaux et occidentaux est exagérée. Son autorité était limitée au beylik occidental, bien qu’il ait pu avoir des interactions avec Alger, siège de la régence ottomane.
Usage colonial : L’utilisation du mausolée comme salle de prière, infirmerie, puis entrepôt est confirmée par des pratiques coloniales courantes, où les monuments islamiques étaient souvent réaffectés.

Suggestions pour des recherches futures

Études architecturales : Mener une analyse détaillée du mausolée pour documenter ses caractéristiques (matériaux, décorations, structure) et confirmer son style ottoman.
Archives ottomanes : Consulter les registres ottomans à Alger ou Istanbul pour obtenir des informations sur la vie de Bouchlaghem et la construction du mausolée.
Fouilles archéologiques : Explorer les environs du mausolée pour identifier d’éventuels vestiges associés (mosquée, cimetière, bâtiments administratifs).
Valorisation touristique : Développer un circuit patrimonial à Mostaganem, intégrant le mausolée avec d’autres sites comme Jdar Essour ou Quiza, pour promouvoir l’histoire ottomane.
Protection environnementale : Évaluer les risques d’inondation et d’érosion, fréquents dans la région du Chelif, pour garantir la préservation du monument.

Conclusion
Le mausolée du bey Mostapha Bouchlaghem à Mostaganem est un monument emblématique de l’époque ottomane, dédié à un bey qui marqua l’histoire du beylik occidental au XVIIIe siècle. Construit par Bouchlaghem pour sa sépulture, il traversa des transformations sous l’occupation française, passant de salle de prière à entrepôt, avant d’être restauré et inscrit au patrimoine national algérien en 2009. Symbole de l’héritage ottoman et de la résilience de Mostaganem, ce mausolée mérite une attention accrue pour sa préservation et sa valorisation. Des recherches archéologiques et des efforts de mise en valeur sont essentiels pour faire de ce site un pilier de l’histoire régionale.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)