La takrifa mostaganémoise est une coiffe traditionnelle somptueuse, élément central du costume traditionnel de Mostaganem, en Algérie, principalement portée lors des cérémonies de mariage, notamment pour le rituel du henné. Elle fait partie intégrante de la chedda mostaganémoise, un ensemble de 12 pièces confectionnées à partir de tissus précieux comme le velours ou la soie, ornées de fils d’or ou d’argent pour un effet décoratif raffiné.
Composition de la takrifa :
La chachia : pièce maîtresse ornée de pièces d’or ottomanes appelées « sultani », fabriquée en « khincha » (tissu spécifique) avec un moule adapté à la taille de la tête de la mariée. Elle est parfois décorée de motifs simples sans fil « majboud », contrairement à la chedda tlemcénienne.
Les raâchats : accessoires ajoutés à la chachia, aux motifs variés comme la rose, l’épine, l’oiseau serti, la corne ou le bouton doré.
Éléments complémentaires : incluent le « jbin » (front), le « fil de l’âme », le « zir doré », et parfois le « fertassi » (coiffe alternative). Elle est complétée par des bijoux comme le louiz, la khamssa, le krafach à perles ou le mdhibih (collier en corail).
Usage et occasions :
Jour du henné : La takrifa est portée avec une blouse tissée et un caftan cousu avec du fil de « ftoula », reflétant l’identité culturelle de Mostaganem.
Jour du trouh (bain rituel) : La mariée porte la takrifa avec le « jabadouli mostaganémois », entourée de femmes dans une ambiance festive avec bougies et douceurs.
Le mhitar : Lors de cette cérémonie suivant le jour du mariage, la takrifa est associée à un « qwit zelmati », une blouse « hrar » ou « zaïm », et un pantalon « chalqa » ou une « fouta ».
Signification culturelle :
La takrifa n’est pas qu’un simple vêtement, mais un symbole de l’identité culturelle mostaganémoise, témoignant du savoir-faire des artisans locaux et de l’histoire riche de la ville. Confectionnée avec soin, elle met en valeur la beauté de la mariée tout en perpétuant les traditions familiales. Malgré son coût élevé, elle est considérée comme un « luxe abordable » grâce à la simplicité de son design par rapport à d’autres parures, comme la chedda tlemcénienne.
Préservation du patrimoine :
Bien que la takrifa reste ancrée dans les traditions, des efforts sont faits pour moderniser ses designs tout en préservant ses éléments authentiques, assurant ainsi sa pérennité comme symbole vivant du patrimoine de Mostaganem.
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Posté par : patrimoinealgerie
Source : 𝗔𝗘𝗦𝗧𝗛𝗘𝗧𝗜𝗖 𝗔𝗟𝗚𝗘𝗥𝗜𝗔 ☾۞ · Whispers of Algeria