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Festival du théâtre arabe


Festival du théâtre arabe
Cette 9ème édition du festival du théâtre arabe se distingue des précédentes avec la participation de troupes de comédiens non-voyants, selon bon nombre de spécialistes et habitués du festival rencontrés au siège de la direction de la Culture à Mostaganem.Pour l'Algérie, c'est une première expérience où la troupe de comédiens non-voyants du théâtre régional de Sidi Bel Abbès a pris part à ce festival international, selon Mohamed Amine Bensafi qui joue le premier rôle dans la pièce ?dipe-Roi qui sera présentée le 19 du mois en cours, date de clôture de cette importante manifestation.La troupe en question est composée de Mohamed-Amine Bensafi, Fatma Hamcherif, Chouali Nacéra, Lahmar Belhadj Roumeissa, Mounia Salaa et le musicien Merabat Samir. La pièce ?dipe-Roi est montée par le théâtre régional de Sidi Bel Abbès (TRSBA) pour raconter une tragédie complexe sur une adaptation de la nouvelle de l'écrivain égyptien Tewfik Al Hakim.Pour Zioual Noureddine, directeur adjoint à l'institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturel au Maroc qui est le principal encadreur des ateliers des non-voyants et handicapés physiques au festival du théâtre arabe : «C'est un défi pour cette catégorie de comédiens algériens qui, en dépit leurs handicaps, se sont magnifiquement imposés pour rivaliser avec les comédiens voyants. Ils peuvent, avec leur volonté et savoir-faire, accéder même à la création artistique généralement réservé aux voyants. Ils ont un véritable potentiel culturel et artistique. Seulement, on doit les suivre et les prendre en charge afin d'exploiter leurs dons. Ils ont beaucoup d'avenir». Ce spécialiste encadre également la troupe des non-voyants et d'handicapés physiques d'Oman qui présente la pièce Mazars.De son coté, la comédienne Chouali Nacéra, non voyante, affirme : «Au départ, on avait cette envie de s'affirmer dans la culture des voyants. On a alors formé une troupe et avec l'aide du théâtre régional de Sidi Bel Abbas et un dur travail, on est arrivé à s'imposer sur la scène. Au début on a vécu le calvaire.On a même été découragé du fait que tous les théâtres au niveau national sollicités nous ont catégoriquement refusé l'accès, craignant notre handicap. Il a fallu celui de Sidi Bel-Abbès pour s'occuper de nous. Les responsables artistiques nous ont accordé une chance et Dieu merci, notre rêve s'est alors exaucé». «L'expérience dans ce festival nous a énormément encouragés à tenter l'aventure dans d'autres pays arabes», confie Bensafi Mohamed Amine qui joue le premier rôle d'?dipe, avant d'ajouter qu'une coopérative nationale des non-voyants va voir le jour très prochainement.Des professionnels et éducateurs spécialisés d'Oman, de Palestine, du Maroc et de Tunisie sont unanimes quant à l'encouragement des personnes en situation d'handicap physique ou autres pour les faire monter sur scène, absentes du paysage théâtral en général. D'autres metteurs en scène se disent alors attirés par la spécificité des membres de cette catégorie et déplorent l'absence de la production théâtrale en braille, non seulement en Algérie, mais dans bon nombre de pays à travers le monde.A présent, seuls trois théâtres dans le monde mettent en scène des non-voyants en Argentine, au Pérou et en Suisse, révèlent les professionnels.
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