Mustapha Bouhadef à 'Liberté" 'Il ne s'agit pas pour nous de créer un autre parti politique"

Pour l'ancien premier secrétaire du FFS, l'initiative, qu'il vient de lancer avec les anciens cadres du parti, est un mouvement d'opinion qui ambitionne d'établir des passerelles avec d'autres forces démocratiques.
'Ce ne sera pas un parti politique, mais un courant d'opinion voire un mouvement d'opposition. En plus des militants de notre parti, il est ouvert à toute personne ayant en partage l'idéal démocratique car c'est un mouvement pour l'alternative démocratique", confie l'ancien premier secrétaire qui a rendu visite hier à Liberté. 'Notre objectif est d'aller vers une conférence nationale qui sera organisée au cours du 1er semestre 2013. Nous allons bientôt entamer des contacts pour élargir les rangs du mouvement. Pour nous, le pôle démocratique est le FFS originel, créé contre la dictature et pour l'instauration de la démocratie. La construction d'une alternative démocratique est une nécessité impérieuse face à un pouvoir corrompu et corrupteur". Autre objectif que se sont fixés les porteurs de cette nouvelle initiative : peser sur la révision constitutionnelle mais aussi la présidentielle. 'Cela ne veut pas dire présenter un candidat ou non mais avoir notre mot à dire à propos de ces deux échéances. Nous devons prendre position", précise l'ancien premier secrétaire du FFS. Mais ce projet ne risque-t-il pas de connaître le même sort que des initiatives similaires lancées par le passé ' 'Oui, il y avait énormément d'initiatives qui n'ont pas donné leurs fruits. Notre démarche est différente des précédentes qui sont toutes cristallisées autour d'un nom ou d'une personnalité. Nous, on ne veut pas qu'il y ait un meneur", rétorque-t-il. Parlant de la situation qui prévaut au sein de son parti, M. Bouhadef s'est montré exaspéré par 'la dérive qui n'en finit pas de dériver". 'Les gens sont éc'urés, les responsables actuels du parti ont renoncé à ses principes, à ses idéaux. Nous nous considérons comme étant le vrai FFS", dit-il. Pour lui, les soupçons sur le deal contracté par la direction du parti avec le pouvoir se sont quelque part confirmés avec le nombre de sièges de députés octroyés au parti. Mais le président du parti ne serait-il pas pour quelque chose ' 'Il y a des questions qu'on ne peut s'empêcher de poser. Il y a lieu de remarquer qu'Aït Ahmed avait pour habitude d'envoyer des messages vidéo. Cette fois-ci non", botte-t-il en touche. Lui et ses amis, qui s'escriment depuis des mois à faire capoter la normalisation du FFS, n'ont-ils pas l'ambition de reprendre les rênes du parti ' Réponse de M. Bouhadef : 'Je n'ai aucune ambition de redevenir premier secrétaire. On ne remplace pas un octogénaire par un septuagénaire". 'Nous voulons seulement stopper cette dérive et remettre le FFS sur les rails", précise-t-il. Ce qui ne sera pas aisé surtout que la direction actuelle est, comme l'a souligné M. Bouhadef, de 'tout verrouiller". 'C'est kafkaïen. Ils ne délivrent plus de cartes aux militants. Ils ont peur et ils s'adonnent au chantage. On a l'impression que la direction du parti 'monnaye' les cartes dans la perspective du prochain congrès. C'est donnant, donnant", peste-t-il avant d'enfoncer le clou : 'Autant le pouvoir est coupé de la population, autant la direction actuelle est coupée de la base". Refusant de baisser les bras, M. Bouhadef exige de la direction du parti que le prochain congrès 'soit préparé de manière démocratique". 'Il doit être un congrès du rassemblement et de l'unité. On ne doit exclure personne", conditionne-t-il.
A. C.