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Le gouvernement cède à la pression



Le gouvernement cède à la pression
Après des semaines de tension, le gouvernement opte pour un apaisementNotre source précise que cette question sensible a fait l'objet d'une large discussion hier au sein de l'Exécutif.Le gouvernement semble avoir lâché du lest. Le départ à la retraite sans condition d'âge et après 32 ans de service pourrait être maintenu. Devant la pression des syndicats autonomes et le monde des travailleurs, le gouvernement opte pour un apaisement. «Il y a eu un accord entre le ministre et la commission pour faire introduire cette disposition comme amendement du projet amendant la loi sur la retraite et qui sera inclus dans le rapport complémentaire de la commission», a indiqué un député membre de ladite commission. Notre source précise, que cette question sensible a fait l'objet d'une large discussion hier au sein de l'Exécutif. Mohamed EL-Ghazi avait même demandé à la commission de temporiser l'élaboration du rapport final de quelques heures jusqu'à ce que le gouvernement tranche le cas.Notre source précise que cette décision pourrait être annoncée par le ministre lui-même lors du vote du projet amendant la loi sur la retraite. Après avoir fait la sourde oreille aux appels des syndicats, le gouvernement cède à la pression. Sachant parfaitement que le vote de cette loi va embraser davantage le front social et la famille des travailleurs, le gouvernement n'avait pas d'autre choix que de revenir sur ses positions.Le maintien du départ à la retraite sans condition d'âge sera d'un grand soulagement pour les sept millions de travailleurs. Nul n'ignore que depuis l'annonce de la suppression de la retraite en juin dernier, les syndicats ont multiplié les actions en paralysant plusieurs secteurs d'activités. Des manifestations, des sit-in et des réclamations ont été enregistrés au quotidien. Malgré les arguments avancés par le gouvernement justifiant les raisons ayant poussé à cette décision, le front social ne décolère pas. Depuis la rentrée sociale, l'intersyndicale a déclaré la guerre au gouvernement.Dimanche dernier, les syndicats ont voulu investir l'APN pour contester devant leurs représentants le contenu de ce projet qui a provoqué une hémorragie dans l'éducation et la santé. Malgré l'empêchement par les services de l'ordre, les syndicats ont tenu un sit-in pour dénoncer ce projet en prenant l'opinion publique à témoin. Le maintien du départ à la retraite sans condition d'âge traduit le fait que l'intersyndicale a réussi à faire reculer le gouvernement.Lors des débats sur le projet en question dimanche dernier, l'APN a connu des réactions hostiles de la part des députés de l'opposition et même de la coalition. «Il n'y a pas de conditions de travail pour travailler jusqu'à 60 ans», a affirmé Chaffa Bouaiche, en estimant que la situation en Algérie n'est pas similaire à celle de l'Espagne ou de la France. De son côté, le président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte, Abderahmane Ben Ferhane, a contesté le rapport falsifié de la commission de la santé et des affaires sociales. «Ce rapport n'a pas été élaboré par la commission comme le stipule le règlement, il a été imposé en dehors de la commission», a-t-il affirmé, en accusant le président de ladite commission de violer le règlement de l'APN et la procédure d'examen des projets de loi.Le Parti des travailleurs a dénoncé avec force, ce projet de loi qu'il a qualifié de projet «fitna». «Il y a cinq millions de travailleurs non déclarés», a-t-il avancé, tout en précisant que le gouvernement a échoué dans la collecte de l'argent du fisc et a recours aux solutions faciles. De nombreux députés de la majorité ont mis l'accent et déploré l'absence de débat avec toutes les parties concernées. Abdelhadi Ras Elmal, député FLN, a soutenu que le gouvernement a fait un mauvais départ en acceptant une décision sanctionnée dans les salons de la tripartite. «Il fallait lancer une étude et ouvrir un débat avant de prendre cette décision», a-t-il déclaré, en appelant le gouvernement à tendre l'oreille aux revendications de la rue. Par ailleurs, la séance de vote du projet d'amendement sera sans doute mouvementée.



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