Mila - A la une

Histoires vraies


Résumé de la 1re partie - Giuseppe est juge pour enfants connu pour sa sévérité et ses principes...
En fait, Mario Danielli a longtemps été le souffre-douleur de ses camarades. Sa vie quotidienne en classe n'est pas loin d'être un cauchemar... S'il avait un brin de psychologie, M. Danielli aurait également compris qu'il est en grande partie la cause des mauvais résultats scolaires de son fils. Son exigence, sa dureté ont produit l'effet contraire à celui qu'il escomptait... Par crainte d'avoir une mauvaise note, une mauvaise place, Mario panique devant sa feuille. Et, plus il a peur de rater, plus le résultat est catastrophique. A quinze ans, Mario Danielli est devenu un garçon secret, délaissé par ses camarades comme par ses professeurs, qui vit dans la crainte, dans la hantise de son père, de son juge! Pourtant, ce qui n'était pour lui qu'une situation difficile va prendre brusquement un tour aigu... Nous sommes en mars 1968. En Italie, comme un peu partout en Europe et en Amérique, on assiste à un commencement d'effervescence dans la jeunesse. Pour l'instant ce ne sont que des mouvements spontanés, des chahuts, le début de ce qu'on appellera plus tard la contestation.
Et, en ce mois de mars, un incident se produit dans les rues de Milan. Une bande de lycéens se heurte à quelques policiers, des coups sont échangés. Un jeune homme de seize ans, Carlo Tedesco, est arrêté. II a lancé une pierre contre un monument public. Le jeune homme passe sans tarder en jugement et, comme il est mineur, il se retrouve devant le tribunal pour enfants. C'est Giuseppe Danielli qui est désigné pour présider les débats. Dehors, en face du palais de Justice, une centaine de jeunes gens, les camarades du prévenu, se sont rassemblés. Mario Danielli n'en fait pas partie, bien entendu. Pourtant, Carlo Tedesco est élève de son lycée. En classe de première...A l'intérieur du palais, l'ambiance est détendue. Les représentants de la presse et le public sont sûrs que le verdict sera indulgent. Le délit n'est pas très grave. Il faut sévir, bien entendu, mais juste pour le principe.
Pourtant, quand le président Giuseppe Danielli fait son apparition, l'atmosphère change. Le juge a on ne sait quoi de dur, d'impitoyable dans le regard. Il procède brutalement à l'interrogatoire.
- Nom, prénom...
L'accusé répond d'une voix mal assurée.
- Tedesco, Carlo...
- Occupation.
- Je suis étudiant, en première.
- Quel lycée'
- Victor-Emmanuel...
En entendant citer l'établissement de son fils, le juge ne put s'empêcher d'avoir un commentaire:
- J'espère que vous vous rendez compte de l'exemple que vous donnez à vos camarades, sur-
tout à ceux qui sont plus jeunes que vous et qui sont sains.
Et les débats se poursuivent sur ce ton... Giu-seppe Danielli les mène tambour battant, interrompant la défense, agrémentant chaque déposition de remarques acides.
Le procureur prononce enfin son réquisitoire. D'une voix qu'il s'efforce de rendre bourrue, il demande une peine symbolique, «car la société ne peut admettre de tels actes», tout en reconnaissant que la jeunesse de l'accusé est une raison d'indulgence. En conclusion, il réclame quatre jours de prison avec sursis.
La défense demande l'acquittement pur et simple et Giuseppe Danielli rend son verdict : six mois de prison ferme ! (A suivre...)


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)