Médéa

Un scandale en cache un autre




«Si tu n'as pas honte, fais ce que tu veux» et le Makhzen n'a pas honte ni de ses agissements avilissants ni de sa traîtrise envers ses alliés. À peine quatre mois après le scandale Pegasus, le Maroc se retrouve à nouveau éclaboussé. Cette fois, c'est en France que les services du royaume sont pris la main dans le sac dans une tentative d'exercer une emprise sur l'islam dans ce pays.Selon l'hebdomadaire français, Le Point, le Conseil français du culte musulman (Cfcm), dirigé par Mohammed Moussaoui, est infiltré par les services de renseignement du Makhzen. L'espion qui est un agent secret marocain, est soupçonné d'avoir tenté d'influencer la pratique de l'islam en France à travers son rôle présumé d' «agent traitant» du président du Cfcm. Selon le média, il s'agit de Mohamed B., résidant en France depuis 2010, et qui fait objet d'un mandat d'arrêt depuis mars 2018 pour «corruption d'agents publics en France».
Pour le renseignement français, il s'agit de «M118», agent identifié de la direction générale des études et de la documentation (Dged, services secrets marocains), poursuivi pour «corruption d'agents publics» et pour avoir «cherché à exercer une emprise sur l'islam de France en «tamponnant» le président du Conseil français du culte musulman (), Mohammed Moussaoui», selon une enquête parue dans l'hebdomadaire. Fiché «S03», il est soupçonné d'avoir tenté d'infiltrer plusieurs organisations islamiques françaises pour le compte des services de renseignement marocains. L'homme qui a disparu de la circulation en 2018 et dont les recherches pour le retrouver sont restées vaines, aurait réussi à accaparer des dizaines de fiches d'informations confidentielles portant sur des personnes plus ou moins liées à la mouvance terroriste.
Mohamed B. aurait réussi l'opération de la transmission illégale de documents officiels dont certains seraient classés «confidentiel défense», a indiqué l'hebdomadaire. Les enquêteurs sont persuadés que la mission de cet agent de la Dged consistait à renforcer le contrôle du Makhzen sur la pratique de l'islam en Europe. «Plus qu'un simple agent, l'homme est en réalité un rouage essentiel de la direction générale des études et de la documentation (Dged)», écrit le magazine. L'espion fait partie donc du réseau marocain visant à asseoir l'influence du Maroc sur de nombreuses mosquées françaises, à l'instar de ce qu'a été révélé il y a quelques semaines par les médias néerlandais sur le même subterfuge mis en place par le Makhzen, pour espionner les fidèles des mosquées en terre néerlandaise, dont des ressortissants marocains. Mohamed B. a veillé à renforcer la position du président du Conseil français du culte musulman (Cfcm), le Franco-Marocain Mohamed Moussaoui dont il était l'agent traitant.
Les quittances de loyer de l'appartement parisien occupé par Mohammed Moussaoui qui étaient directement adressées à un certain Samir X., attaché à l'ambassade du Maroc en France, mais qui en réalité serait le numéro 3 de la Dged à Paris, ont confirmé la piste de l'espionnage. Il s'agit là d'une preuve tangible des liens entre le président du Cfcm et les ser-vices marocains.
Il faut rappeler qu'en juillet dernier, une opération d'espionnage à grande échelle via le logiciel israélien Pegasus, menée par les services marocains à l'encontre de milliers de chefs d'Etat, responsables, journalistes et militants de nombreux pays, a été révélée. Parmi les cibles, de hauts dirigeants algériens, mais aussi le président français Emmanuel Macron.
Le Maroc aggrave donc son cas vis-àvis de son allié. Car, face à l'espionnage et aux tentatives d'ingérence, Paris n'est pas seulement mécontente, mais doit aussi avoir de fortes inquiétudes.

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