Médéa - Benchicao

Benchicao (Médéa) : Dépaysement total



Benchicao (Médéa) : Dépaysement total
La région de Benchicao est connue depuis longtemps pour ses vignes de haute qualité, ses pommiers, ses cerisiers, mais aussi pour son climat tempéré en pleine saison caniculaire.

Si le cœur vous en dit, une heure seulement de route sans grande peine vous sépare de l’atmosphère humide et étouffante de l’Algérois.L’air frais et une vue panoramique sur une centaine de kilomètres à l’horizon, un «luxe» qu’on peut avoir à partir du col de Ben Chicaou, au lieu-dit Masconi.

Lors de notre passage sur les lieux, nous avons rencontré des familles marquant des haltes salutaires. Elles veulent sans doute satisfaire leurs penchants «dégustatifs», en achetant les fruits de montagne et surtout se revigorer le cœur et l’esprit de bonnes bouffées d’oxygène et d’air frais en attendant l’approche de l’heure du f’tour.

«Regardez, de là, vous épousez d’un seul regard les monts d’El Ouarsenis (rien de plus haut en berbère), de Zekkar, les premiers contrebas du massif du Djurdjura, le Taguenssa au sud qui culmine à 1700 m d’altitude, et juste en face, le massif de Chréa et de Hammam Melouane», débite avec fierté un habitant de Masconi.

En début d’après-midi, il fait plus frais ici, à 1200 m d’altitude, qu’à Blida, avons-nous senti en l’espace d’une heure seulement de route. A gauche, votre regard erre sur un chemin sinueux entre une forêt touffue de chênes, et au milieu serpente un ancien chemin de fer à l’arrêt depuis plus de trente ans.

Seules en témoignent d’un certain temps des maisons couvertes en tuiles rouges en guise de station ferroviaire. La mise à l’arrêt de cette ligne ferroviaire a été fatale, nous dit-on, dans l’enclavement de cette région, jadis bien connue pour être le fief de la vigne de haute qualité, de l’arboriculture mais aussi comme bassin laitier doté d’une très riche production laitière locale.

Maintenant, tout dépérit, heureusement que la nature et les paysages resplendissants sont toujours là pour émouvoir qui souhaite investir dans cette région encore en friche.

Un parc attendant son aménagement

Devant le parc de loisirs, aux portes quasi closes depuis plusieurs mois, des véhicules stationnés à l’extérieur profitent de l’ombre penchée projetée par des silhouettes de jeune cèdres solitaires qui sifflent au rythme d’une brise de vent de solitude sans le brouhaha habituel des enfants.

«Il est désolant qu’un tel espace de quiétude soit fermé depuis longtemps et qui, d’ailleurs, depuis son ouverture, n’a fonctionné que de manière très discontinue», lâche un quinquagénaire accompagné de ses enfants. «J’ai fait plus de 200 kilomètres à partir de Djelfa, et là, j’avoue que l’endroit me subjugue. A chaque fois que j’emprunte ce chemin en solo ou en famille, je m’arrête presque une heure avant de continuer ma route vers Alger», ajoute-t-il.

Pour rappel, le nouveau wali de Médéa avait parlé, lors de sa dernière visite à cet endroit, de non-respect des normes en ordonnant sa fermeture pour réhabilitation immédiate, mais les habituels usagers de ce chemin disent que depuis des mois, un silence de marbre règne sous les ombres touffues de cet espace sans que quelque part une ambiance de début de travaux n’y fuse de l’intérieur.

Plus bas, à quelque 600 m de distance, si l’on se trouve dans les parages, il serait intéressant de faire une petite virée à gauche en passant sous le tunnel vers la direction des localités de Benchicao et Tizi El Mahdi, d’aller remplir quelques jerricanes d’eau fraîche de la source de Boumaâza.

Une eau anti-calculs rénaux

Là, c’est plutôt gratuit, sauf qu’il faut être là bas avant 14 heures et, à défaut, il faut faire la queue. 16, 09, 10, 17, 44, 42, 05…et la liste des matricules est encore longue des véhicules stationnés devant cette source dont l’eau est connue pour ses nombreuses qualités curatives.

«Moi, je viens deux fois par mois ici. Ils disent que les eaux de cette source sont vivement recommandées pour se débarrasser des calculs rénaux», assure un habitant de Hadjout rencontré sur place.

Si une visite ramadhanesque dans ces lieux de quiétude s’avère salutaire, sous ces températures clémentes, le mois de septembre, d’octobre et de novembre seront des plus accueillants pour remplir le couffin des délicieux fruits du terroir et même à prix compétitifs, car ici, la saison de mûrissement est quelque peu tardive

Mohamed Abdelli
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