Jijel - BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

Djemaâ Lekbir à El Milia (Jijel): Une extension au détriment de l’authenticité


Djemaâ Lekbir à El Milia (Jijel): Une extension au détriment de l’authenticité


Edifiée au début du siècle passé, en 1915, selon certaines sources, la grande mosquée d’El Milia, communément appelée Djemaâ Lekbir, a depuis, subi des transformations qui lui ont fait perdre son authenticité. Les dernières extensions qu’elle est en train de connaître ont achevé ce processus, qui lui a coûté son caractère mauresque.

«De cette mosquée, il ne reste qu’une structure qui n’a rien à voir avec son aspect architectural initial», s’élève un des fidèles de ce lieu de culte.

Ayant fait l’objet de plusieurs transformations, cet édifice à fini par perdre l’essentiel de ses caractéristiques.

«Ceux qui ont pris en charge sa rénovation se sont inspirés de ce qui se fait dans les mosquées qu’on voit s’ériger çà et là, alors que pour Djemaâ Lekbir, ce n’est pas la même chose», fait remarquer un riverain.

Les rares photos de cette mosquée à l’époque où elle était encore le seul lieu de culte dans cette ville n’ont plus rien à voir avec la structure actuelle.

«Cette structure a été défigurée», peste-t-on.

Face aux travaux qui ne s’arrêtent pas depuis un certain temps, le nouvel édifice a tout caché de ce qui reste de l’ancienne mosquée. Son minaret est loin d’être visible et son célèbre palmier est passé de l’autre côté de façon à ce qu’il soit caché. Les travaux de son extension, qui lui ont certes fait gagner plus d’espace et de salles de prière, se sont faits au détriment de l’authentique mosquée, que des habitants avaient pris le soin de construire, à l’époque coloniale, en réaction à l’édification d’une église par les colons.

«On aurait pu entamer des extensions tout en préservant la structure ancienne comme patrimoine local», regrettent des voix.

«Djamaâ Lekbir a gagné de l’espace, mais elle a perdu de son âme», déplore-t-on encore.

Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses, lors de son passage dans cette ville au mois d’avril dernier, a retenu la proposition de classer cette mosquée comme patrimoine historique.

Que reste-t-il de ce patrimoine ?

Rien, serions nous tentés de dire, à la vue de la nouvelle structure qui a pris forme à la place de l’authentique Djemaâ Lekbir.

Même le mythique canon d’où partaient les coups annonçant jadis l’heure de la rupture du jeûne, à l’occasion du mois de Ramadhan, disparu depuis, n’est plus là pour rappeler l’authenticité de ce lieu de culte. Sauf qu’à l’intérieur, une précieuse fresque romaine récupérée près de Settara est toujours là…cachée par un rideau!


Photo: L’aspect architectural initial a disparu

Amor Z.


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