Guelma - A la une

C'est ma vie Rachid, un artiste aux multiples talents


Rachid Merzougui, Baya, comme préfèrent l'appeler les citadins, est un artiste atypique, aux multiples talents, à la fois photographe, peintre et adepte de l'outil informatique. Il est aussi, designer d'intérieur harmonisant merveilleusement les critères esthétiques et fonctionnels.
Par Noureddine Guergour
Natif d'un quartier populaire de Guelma où il vit, Rachid entame aujourd'hui la soixantaine. Il appartient à une génération qui a fortement résisté à toutes les difficultés de la vie. Heureusement pour lui, il poursuivit ses études dans un collège du centre-ville, le CEG Mohamed-Abdou ex-d'Alembert, et a pu donc exiger de ses parents d'accomplir son cycle d'études d'enseignement général. Il a fréquenté «Ouled Septième», un quartier emblématique de Guelma, connu pour être une véritable pépinière d'intellectuels. Rachid Merzougui a décroché un diplôme de technicien de la santé. Il a exercé dans les hôpitaux de Guelma Okbi et Ibn Zohr, où il a accompli sa noble mission d'infirmier avec amour et abnégation, en tissant des liens d'amitié avec ses responsables et ses collègues. Rachid fait également partie d'une catégorie de personnes qui veulent tout apprendre. Les gens qui l'ont côtoyé tout au long de sa carrière professionnelle lui reconnaissent une grande érudition. «Il donnait de l'élégance à tout ce qu'il entreprenait, et ornait de raffinement tout ce qu'il destinait à autrui ; sincèrement, c'est un artiste-né sans aucun doute», nous révéla El Hadj Mentri, cadre retraité du secteur de la santé et ex-collègue de Baya. Il a dirigé à merveille, au début des années 1980, le service d'hémodialyse de l'hôpital Ibn Zohr du centreville, un service de santé publique des plus névralgiques. «Il fallait vraiment aimer ce métier pour le faire correctement. Dans ce service, nous sommes en contact permanent avec la frange de malades vulnérables», déclare-t-il. Après avoir partagé son temps entre l'art et son métier de chef du service paramédical dans les structures de santé publique de Guelma, et cela pendant presque une quinzaine d'années, Baya a fini par laisser tomber son métier. Il démissionne du secteur en 2003. «J'étais profondément affecté par cette décision que j'ai dû prendre sous la contrainte, mais je ne pouvais plus continuer, c'était au-dessus de mes forces. De plus, les mentalités ont changé ; fini le temps de la solidarité et de l'entraide dans le milieu du travail. A l'hôpital de Guelma, on formait une famille.» Entièrement absorbé par son amour de l'art, Rachid Merzougui s'investit corps et âme dans le domaine de la photographie contemporaine. Grâce à sa patience, à de précieux conseils et à sa persévérance, son talent s'est constamment développé, il a donc réussi à réaliser son rêve, gagner le cœur de milliers d'admirateurs et donner à ses photos le caractère d'œuvre d'art. Le grand mérite de Rachid Baya est d'avoir développé la culture photographique à Guelma, il a lancé plusieurs laboratoires de photographie numérique. Les exemples sont nombreux, dont notamment celui du boulevard Souidani-Boudjemaâ qui drainait des foules immenses en période de fête. «Ce fut un grand privilège de faire des photos chez Baya», nous déclare un de ses anciens clients. Malgré plusieurs contraintes auxquelles il a fait face, et principalement d'ordre financier, Rachid Merzougui a réussi à organiser 3 éditions du «printemps de la photographie contemporaine ». Le dernier en date a été organisé au mois de juin 2011 à la maison de la culture Abdelmadjid-Echaffai de la ville de Guelma, et qui a vu la participation d'une palette d'artistes-photographes venus des quatre coins du pays : Alger, Annaba, Constantine, Oran, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Mostaganem, Guelma... et qui a été particulièrement marqué par la participation à distance de Hadil Eramli (Palestine) et Bruno Laffort (France). Cette manifestation culturelle a été incontestablement une réussite, les visiteurs ont pu apprécier une série d'œuvres raffinées et singulières, réalisées par des talents prometteurs, dont celles de Rachid Merzougui. «Je regrette toutefois de n'avoir pas pu organiser la 4e édition du printemps de la photographie contemporaine, toutes mes tentatives sont restées vaines», nous révèle Rachid. Aujourd'hui, il se consacre entièrement à la formation de jeunes talents, il dirige un club de photographie au Centre de loisirs scientifiques (CLS) de la ville de Guelma, une action qui laisse présager un avenir prometteur pour la photographie contemporaine.
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