Oui, votre affirmation est tout à fait correcte et reflète une réalité culturelle bien ancrée dans la région de Berriane (ou Beriane), une commune de la wilaya de Ghardaïa en Algérie. Dans le ksar de Berriane, la récolte de la variété de dattes appelée "el menqar" est effectivement célébrée comme une fête populaire, un événement qui dépasse la simple activité agricole pour devenir un moment de communion sociale et de préservation des traditions.
Contexte de la récolte d’"el menqar"
"El menqar" est une variété de dattes spécifique, connue pour sa maturation précoce par rapport à d’autres types de dattes, comme la célèbre "deglet nour". Cette précocité en fait un symbole du renouveau et de l’abondance dans les oasis du M’zab, où Berriane est située. La saison de sa récolte, qui intervient généralement avant les autres variétés, marque un temps fort dans le calendrier agricole local. Elle mobilise les habitants du ksar et des environs, qui se rassemblissent pour cueillir, trier et célébrer cette production.
Une "fête populaire" aux valeurs traditionnelles
À Berriane, cette période est vécue comme une véritable fête populaire, incarnant des valeurs ancestrales telles que la solidarité, le partage et le respect de la nature. Les familles et les membres de la communauté participent collectivement à la récolte dans la vaste palmeraie qui entoure le ksar, située le long de l’oued Ballouh. Cet événement est souvent accompagné de chants, de poésies et de pratiques sociales qui renforcent les liens communautaires. Les savoir-faire liés à la culture des palmiers dattiers, transmis de génération en génération, sont mis en avant, notamment les techniques de grimpe et de cueillette, considérées comme un héritage précieux dans la région.
Cette fête s’inscrit dans une tradition plus large en Algérie, où le palmier dattier et ses fruits occupent une place centrale dans l’identité culturelle, particulièrement dans les régions sahariennes comme le M’zab. À Berriane, elle reflète aussi l’influence de la communauté mozabite, majoritaire dans la ville, connue pour son organisation sociale rigoureuse et son attachement aux coutumes ibadites. La récolte d’"el menqar" devient ainsi une occasion de célébrer non seulement la générosité de la terre, mais aussi la résilience et l’unité de la population face aux défis du désert.
Pérennité des traditions
Ce qui rend cette fête remarquable, comme vous le soulignez, c’est qu’elle reproduit des valeurs traditionnelles encore bien vivantes aujourd’hui. Malgré les transformations modernes et l’urbanisation, les habitants de Berriane continuent de perpétuer ces rituels, qui mêlent travail collectif, expressions culturelles (chants, proverbes) et un profond respect pour le patrimoine agraire. La palmeraie de Berriane, classée avec le ksar comme patrimoine national depuis 1998, reste un espace vital où ces pratiques perdurent, attirant parfois des visiteurs curieux de découvrir cet aspect authentique de la vie locale.
Conclusion
La récolte d’"el menqar" à Berriane est bien plus qu’une activité économique : c’est une célébration qui incarne l’esprit communautaire, la mémoire collective et l’harmonie avec l’environnement désertique. Elle illustre parfaitement comment les traditions peuvent rester vivantes et significatives dans le contexte contemporain, faisant de cet événement un pilier de l’identité culturelle de la région de Ghardaïa. Si vous avez entendu parler de détails spécifiques sur cette fête (dates précises, rituels particuliers), n’hésitez pas à les partager pour approfondir encore davantage !
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Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Hichem BEKHTI