Il est loin le temps où la culture de la tomate industrielle, fierté de
la wilaya d'El-Tarf et pionnière en la matière avec presque 10.000 hectares
consacrés à cette culture, ses sept conserveries, ses centaines de postes
d'emploi, faisait entrer le sourire chez les familles.
En effet, le déclin est bel et bien consommé avec un peu plus de 1.000 ha
cultivés cette année et juste une toute petite conserverie qui peine à démarrer
alors que les autres, comme celles des Aurès à Denden dans la commune de Besbes
et El-Bousten à Zerizer de grande envergure, sont à l'arrêt et n'ont pas fait
campagne, au grand désarroi des professionnels et autres agriculteurs de cette
filière de la région. Pourtant, leurs démarches et cris pathétiques en vue de
redorer le blason terni de cette culture par les incompréhensions et autres
faux-fuyants ou irresponsabilités, c'est selon, n'auront pas apporté à leurs
moulins toujours à sec. Au demeurant il s'agit de cette chaîne naguère bien
huilée et qui a fini par connaître des grincements loin encore de s'estomper.
D'abord, il y a ces agriculteurs et malgré les mesures incitatives introduites
par l'Etat, il y a de cela deux années avec 10.000 DA jusqu'à 15.000 DA à
l'hectare travaillé dans toutes ses étapes et prime de 1,50 DA pour le kg à la
livraison à la conserverie qui disent qu'ils n'en peuvent plus de travailler à
perte, car leur production est souvent jetée ou laissée pourrir dans les champs
du fait de ces conserveries restées fermées. Nos interlocuteurs diront qu'il
faut aider les conserveries, seul gage d'une relance de cette filière. Pour les
conserveurs, outre la concurrence déloyale qu'ils subissent à travers les
importations du triple concentré de tomate parfois douteux, un doigt accusateur
est pointé envers les banques, qui ne font rien pour les aider à travers ces
crédits de campagne nécessaires pour entreprendre la campagne. A cela
s'ajoutent d'autres aléas comme les pertes de change et ces fameux AGO
bancaires qui pèsent sur eux comme une chappe de plomb. En cette année où,
d'habitude le kg de la tomate faisait la joie des ménages avec un prix pour le
kg qui n'excédait pas les 10 DA, aujourd'hui du prix de gros la tomate est
cédée à 30 DA et se vend au détail à 40 DA et plus le kg.
Ceci dit, conserveurs et agriculteurs souhaiteraient une intervention de
l'Etat à même de redynamiser cette filière à travers un effacement partiel des
AGO bancaires, un allègement fiscal et une meilleure vision des choses de la
part des banques et ce, pour rendre le sourire et la gaieté chez ces centaines
de jeunes qui travaillaient l'espace de un ou deux mois pour se faire un peu
d'argent de poche et, par extension, diminuer les dépenses en devises provenant
des importations au détriment de la production nationale au label bien établi
et à la qualité irréprochable comme le confirment ces distinctions
internationales qui consacrent la tomate algérienne la meilleure et la plus
raffinée par rapport aux autres concentrés de tomate des autres pays.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : A Ouelaa
Source : www.lequotidien-oran.com