El-Oued - ACTUALITES

Quand les parents et les enfants jouent avec la mort



Des milliards partis en fumée, des maisons brûlées, des enfants blessés, des entreprises et des écoles touchées, cette fête ancestrale vire, chaque année, au drame.Formellement interdits à l'importation depuis 1988 en vertu d'un décret par ailleurs modifié et complété en 2017, les produits pyrotechniques, jusqu'ici classés en tant que "substances sensibles", ont non seulement inondé le marché national, mais continuent encore de provoquer des accidents et des dégâts matériels inestimables. Notamment dans la capitale où les enfants, voire des adultes, ont mis le paquet pour fêter le Mawlid Enabbaoui Charif. Durant toute la nuit de lundi à mardi, la fête s'est transformée en drame dans plusieurs quartiers de la capitale. Dans certaines cités, les enfants se sont adonnés à des batailles rangées. Fusées, pétards, bombes et autres fumigènes, vendus à même le trottoir et à l'intérieur des cités, sont dangereusement lancés depuis et vers les balcons pour "fêter" cet événement censé se dérouler dans la sérénité et la piété. Selon un bilan provisoire de la Direction générale de la Protection civile (DGPC), l'utilisation des produits pyrotechniques, lors de ces festivités, notamment à travers les grandes villes du pays, a poussé les unités de cette institution à mettre en place un dispositif de veille et de sécurité opérationnel le"pour prendre en charge rapidement les personnes blessées et aussi éteindre les incendies dès leur déclenchement pour éviter leur propagation".
Mais c'était compter sans l'irresponsabilité des parents qui ont déboursé des fortunes pour faire plaisir à leur progéniture ou encore imiter les voisins pour fêter convenablement cet événement. Les unités de la Protection civile ont reçu, lundi, les premiers appels au secours dès 18h. "Nos unités ont effectué plusieurs interventions, afin de secourir et d'évacuer deux personnes blessées et atteintes de brûlures. Nous sommes également intervenus pour l'extinction de 31 incendies, dont des incendies de maison, de balcons d'habitation, d'arbres et de palmiers, à travers 24 communes de la wilaya d'Alger", a indiqué la DGPC, dont les unités n'ont pas connu un seul moment de répit face aux explosions de ces produits prohibés. Selon la même source, des (premiers) soins ont été prodigués à un enfant de 14 ans à Bouzaréah.
Atteinte de brûlures à la bouche, la victime a été évacuée vers l'hôpital pour être prise en charge. Idem à Rouiba où, cette fois-ci, la victime n'est autre qu'un homme âgé de 51 ans. Blessée à la joue gauche, la victime a également été prise en charge par les sapeurs-pompiers avant d'être évacuée vers l'hôpital. Quant aux incendies, les mêmes unités ont procédé à l'extinction de 31 feux, dont 17 ont touché des broussailles dans plusieurs communes de la capitale, notamment à Bab El-Oued, Staouéli, Bouzaréah, Rouiba, El-Achour, Chéraga, Birkhadem, Kouba, Bourouba, Gué-de-Constantine, Dely Ibrahim, El-Harrach, Aïn Benian et Bordj El-Bahri. Ces incendies ont été provoqués par des produits pyrotechniques lancés depuis les balcons des habitations au vu et au su des parents "heureux" de voir leurs enfants jouer avec la mort.
Par ailleurs, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour l'extinction de trois autres incendies déclenchés à l'intérieur des habitations à Dar El-Beïda, à la cité AADL Les Bananiers, à El-Harrach (boulevard de la Révolution) et un autre à la cité 10000-Logements (AADL) de Sidi Abdellah. Les batailles rangées entre les enfants n'ont pas épargné les balcons des habitations où quatre violents incendies ont été déclenchés à El-Harrach, à Birkhadem, à Birtouta et à Chéraga.
Les jets des projectiles en feu ont également touché les déchets plastiques à l'intérieur d'une société de recyclage basée à Rouiba. Pis encore, les mêmes unités ont procédé, bien avant minuit, à l'extinction d'un incendie qui a touché des arbres à l'intérieur de l'école primaire Aït-Ourdja, mais aussi à Raïs Hamidou, à Dély Ibrahim, à Hussein-Dey et à Kouba. Enfin, note la DGPC, un feu a été circonscrit dans la cour d'une habitation, cité Souleymane de Chéraga, où les pétards ont détruit des matelas.


FARID BELGACEM
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