El-Oued

Des partis dénoncent une "criminalisation de l'acte politique"



La condamnation, dimanche soir, par le tribunal de Baïnem (Bab El-Oued) à un an de prison ferme, avec mandat de dépôt, de Ouahid Benhalla, membre du bureau national du Mouvement démocratique et social (MDS), est considérée par plusieurs voix comme étant un "acte de criminalisation de l'action politique" de la part du pouvoir."Ce système nous a mis au même niveau que les autres. Il n'y a plus aucune différence entre un cadre d'un parti politique et les autres", a dénoncé le secrétaire général du MDS, Fethi Gharès, joint par téléphone, soulignant qu'en s'attaquant à "cette élite politique qui s'est mise au service du peuple et de la révolution populaire" du 22 Février 2019 et "qui est en jonction avec la cause des Algériens et sur le même terrain de lutte", le pouvoir "pense casser la révolution avec cette condamnation".
Pour le responsable du MDS, fondé, entre autres, par le défunt El-Hacemi Chérif, cette condamnation ne fera que renforcer la détermination des Algériens à aller jusqu'au bout de leur lutte politique, s'appuyant sur la guerre d'Indépendance en citant l'exemple d'Amirouche Aït Hamouda, dont la mort n'a fait que renforcer la volonté des Algériens à en finir avec le colonialisme français.
Pour M. Gharès, "la condamnation de l'acte politique est une attaque contre une certaine manière de faire de la politique et qui est celle de lutter avec le peuple, comme le fait justement Ouahid depuis des années".
Membre du Pacte pour l'alternative démocratique, dont fait partie le MDS, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé, par la voix de son secrétaire à la communication, Atmane Mazouz, qu'"à travers cette escalade de la répression et l'arrestation de militants et cadres de partis, il est clair que l'intention du pouvoir est la criminalisation et la judiciarisation de l'action politique libre".
Tout en exprimant sa solidarité avec le cadre du MDS, "au RCD, qui a déjà eu à subir, à maintes reprises, le harcèlement de ses cadres et élus, nous tenons à condamner avec vigueur cette escalade et appelons à plus de mobilisation et détermination pour faire échec à cette politique du pire", a ajouté M. Mazouz, qui a été, lui-même, victime d'une "arrestation arbitraire et illégale" vendredi dernier, en compagnie du président du RCD, Mohcine Belabbas. Les deux responsables du RCD ont été retenus dans un commissariat à Alger durant plusieurs heures avant d'être relâchés.
L'ancien député et cadre du Parti des travailleurs, Ramdane Youssef Taâzibt, estime, lui aussi, que la condamnation à un an de prison ferme de Ouahid Benhalla "est une preuve supplémentaire que la criminalisation et la judiciarisation de l'action politique, mais aussi du métier de journaliste et de l'action sociale, est très inquiétante pour notre pays" et que "cela n'augure pas de quelque chose de bien" pour l'Algérie.
Tout en exprimant "notre solidarité avec Ouahid Benhalla, qui est un responsable politique d'un parti", M. Taâzibt réitère son "appel pour que cesse cette escalade vers laquelle peut être entraîné notre pays", en rappelant la position du PT qui dénonce la politique de répression menée depuis quelques semaines contre les partis, les militants du Hirak et les différents syndicats de la Fonction publique qui ont rompu depuis deux mois une trêve sociale, en vigueur depuis deux ans.

L. MENACER
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