Avec 40 mm d'eau enregistrés en l'espace de 24 heures seulement, les
pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ont mis à nu les
imperfections et les malfaçons des réseaux d'assainissement et d'évacuation des
eaux pluviales du chef-lieu de la wilaya d'El-Bayadh. Des avenues inondées par
des eaux nauséabondes, des quartiers entiers isolés du reste de la ville et des
habitants qui courent dans tous les sens, criant à tue-tête leur mécontentement
et pataugeant dans la gadoue, comme cela a été le cas du quartier Graba qui a
connu une animation peu particulière la nuit de ce dimanche. L'on signale
également des affaissements de toitures, heureusement sans faire de victimes
dans le quartier Oued Ferrane. Les éléments de la protection civile,
accompagnés du wali et du chef de la daïra ne savaient plus où donner de la
tête pour sauver des familles entières et calmer les esprits. Les inondations
ont fait pour l'heure une victime. Il s'agit d'un véhicule à bord duquel se
trouvaient trois personnes, dont une a été emportée par les eaux en furie d'un
oued à Chellala, sur la RN 47. Le corps de la victime a été déposé à la morgue
de l'hôpital Mohamed Boudiaf d'El-Bayadh où ont été également transférés ses
deux compagnons pour recevoir les soins nécessaires. Plusieurs familles ont été
aussi évacuées, après l'inondation de leurs habitations dans la localité de
Châabet El-Khadem, a signalé également la même source, ajoutant que la
Protection civile a aussi effectué plusieurs interventions pour secourir des
personnes en difficulté, qui se sont soldées notamment par le sauvetage de 15
personnes se trouvant à bord de cinq véhicules emportés par des crues d'oueds
dans la commune de Stiten. Pour rappel, un mort a été déploré, samedi, à
Laghouat.
D'autre part, des axes routiers sont coupés à la circulation dans les
wilayas d'El-Bayadh et de Biskra, en raison de l'inondation de la chaussée ou
du débordement d'oueds, a indiqué, hier, un communiqué de la Gendarmerie
nationale. Dans la wilaya d'El-Bayadh, la RN 107 reliant la ville d'El-Bayadh à
celle de Ghardaïa est, en raison de l'inondation de la chaussée, coupée à
hauteur d'Oued Mellal, commune de Ghassoul, précise le communiqué. Dans la même
wilaya, le chemin communal N 55 reliant la localité de Ras El-Miad à celle de
Sidi Khaled est, pour sa part, coupé à hauteur d'Oued Djedi (commune de Ras
El-Miad) en raison du débordement de ce dernier, ajoute le communiqué. Dans la
wilaya de Biskra, le chemin de wilaya (CW) 36 reliant la RN 03 à la localité
d'El-Haouch et le CW 36 A reliant le CW 36 à la localité de Sidi Okba sont
coupés à hauteur du pont Tayar Rassou, commune d'El-Haouch, ajoute encore le
communiqué.
A noter aussi que depuis l'après-midi de samedi, la région ouest du pays
et particulièrement les wilayas d'Oran, Aïn Témouchent, Tlemcen et Sidi
Bel-Abbès, a connu le retour du mauvais temps même si les précipitations
enregistrées ne sont pas importantes. Selon les prévisions d'Algérie Météo, le
retour du mauvais temps est accompagné par la baisse des températures
saisonnières. Hier, le thermomètre est descendu jusqu'à 14° avec un taux
d'humidité de 70%. La même source prévoit également des précipitations plus
denses aujourd'hui sur les mêmes régions avec des températures variant entre 13
et 19°. La journée de mardi connaîtra des éclaircies avec cependant quelques averses
alors que celle de mercredi sera plus pluvieuse durant la matinée et le retour
du soleil à partir de la mi-journée.
Ces précipitations ne sont guère
irrégulières du fait des perturbations observées tout au long de l'année
hydrologique nationale qui débute en septembre. L'explication la plus plausible
nous été avancée sur ces mêmes colonnes par Ali Dakiche, le directeur régional
de l'Agence nationale des ressources hydriques (ANRH) qui estime que dans le
temps, les précipitations ont subi des changements mais il ne faut nullement
s'alarmer car même si on constate cette année des dérèglements en matière de
précipitations sur l'ouest du pays en raison de la persistance de l'anticyclone
des Açores, de fortes précipitations auront lieu même en avril. Il explique, en
sa qualité de climatologue, que ces perturbations tout au long de l'année
hydrologique nationale ne peuvent en aucun cas affecter les quantités d'eaux
pluviales. Les dérèglements ne peuvent avoir des effets qu'au plan temps et
espace, selon notre interlocuteur. A titre comparatif, durant le mois de
janvier de cette année, Oran n'a été arrosée que de 7 mm, alors qu'une année
auparavant, les précipitations ont atteint les 170 mm, pour un cumul annuel de
près de 490 mm, alors que jusqu'à maintenant, en l'espace de 5 mois, le cumul
n'est que de 127 mm.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : S C & H Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com