Constantine - Revue de Presse


La tuberculose fait de la résistance Les indicateurs fournis par les services sanitaires confirment que cette pathologie, d?un temps révolu, fait non seulement de la résistance mais ne marque pas le moindre recul et ce malgré tous les moyens déployés pour l?éradiquer, notamment à travers la mise en ?uvre d?un traitement révolutionnaire. Portant le nom de DOTS, ce schéma thérapeutique serait, d?après des sources fiables, appliqué à la lettre au niveau des différentes structures sanitaires de lutte antituberculeuse du Vieux-Rocher. La pierre angulaire de ce dispositif demeure sans conteste l?unité de contrôle et de traitement de l?avenue Achour Rahmani qui assure, à elle seule, la couverture des deux tiers des malades répertoriés par les différents niveaux d?intervention. Pour le compte de l?année 2004, 372 malades dont 106 cas de tuberculose pulmonaire, ont été pris en charge, souligne le médecin-chef de cette structure qui mène la lutte sur la première ligne de front. Or, c?est là où l?alchimie intervient car, d?un côté, on enregistre de nombreux cas de guérison et, de l?autre, la courbe du nombre de malades ne fléchit pas. Invités à se prononcer sur ce phénomène, les spécialistes de cette pathologie se sont accordés sur l?essentiel, à savoir l?efficacité avérée des traitements administrés et les aspects socioéconomiques directement liés à la persistance de cette maladie. A l?exemple du Dr Halima Lahmar, pneumo-phtisiologue au CHUC, qui souligne que l?apparition sporadique de nouveaux foyers épidémiques repose, entre autres causes, sur la faiblesse des moyens de prévention à l?égard des personnes affectées par la maladie « Ils fréquentent les mêmes lieux publics et les mêmes moyens de transport que les personnes saines et, à partir de là, une simple toux ou un crachat par terre suffit à contaminer des dizaines d?autres. » Un point de vue conforté par un collègue pneumologue, Dr Khelifi qui considère que « la persistance de la tuberculose est directement imputable à la promiscuité dans des logements insalubres, en un mot aux conditions précaires de vie des couches les plus défavorisées de la population ». Ce dernier estime également que « l?ignorance de la maladie, les habitudes d?automédication et l?intervention de pseudo-guérisseurs constituent autant de facteurs qui retardent le diagnostic de la maladie. » Le Pr Djamel Zoughailèche, épidémiologue et directeur de l?observatoire régional de la santé, estime pour sa part que d?autres facteurs interviennent également dans le ralentissement du processus de lutte antituberculeuse et notamment « la formation insuffisante des médecins généralistes et par là même leur marginalisation dénoncée à maintes reprises ; et par rapport à ce problème, il est essentiel qu?ils retrouvent leur place au premier rang du dispositif de lutte antituberculeuse car la guérison dépend aussi et surtout du temps qui s?est écoulé entre la détection de la maladie et la prise en charge thérapeutique du malade ». De son côté, Dr Benkara, pneumologue, pointe un doigt vers l?absence de coordination entre les différentes parties prenantes au combat mené contre ce fléau : « Il existe un cloisonnement entre tous les partenaires concernés par ce problème et cette carence se perpétue depuis près de 14 ans et c?est dommage quand on sait que la ville de Constantine a toujours été une grande école de pneumo-phtisiologie. Donc, l?équation est simple : pour éradiquer une maladie, il est primordial d?unir toutes les forces dont nous disposons afin de mettre en place une dynamique qui ait des chances de venir à bout, sinon de freiner l?avancée de cette maladie. »



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