Constantine - Arts et Cultures Divers

Les zinzins du café riche de Constantine: La dinanderie et le zedjel, avec l’art et la manière




Les zinzins du café riche de Constantine:  La dinanderie et le zedjel, avec l’art et la manière


Jeudi 14 décembre. Place Hocine Rouibah, dans le quartier de La Casbah. Comme à son habitude, le Café Riche a fait le plein, bien avant l’heure.

Tous les Zinzins étaien là. Le décor a été déjà planté. Le menu du jour est assez spécial. Il est même inédit. Encore une fois, les organisateurs ont ingénieusement trouvé la belle parade pour faire découvrir à l’assistance deux arts purement constantinois, que l’histoire de la ville a pu réunir: la dinanderie et le zedjel.

«De nombreux chanteurs de ce genre musical populaire typiquement constantinois, qu’on appelait ‘‘zedjaline’’, ont été des dinandiers bien connus dans la ville», a révélé Pr Abdelmadjid Merdaci dans sa présentation.

Pour le public présent, c’était là une belle occasion pour (re)découvrir l’une des facettes de l’histoire millénaire de la cité du Vieux Rocher. Le choix porté sur Driss Amine Khodja pour parler dinanderie n’était pas fortuit. Fort d’une expérience de près de 40 ans comme artisan dinandier, fier descendant d’une famille qui pratiquait cet art depuis sept générations, grand passionné, Driss est revenu sur les origines de ce métier depuis l’arrivée des Ottomans dans la ville vers le XVIe siècle.

Un métier qui restera intimement lié à l’histoire sociale de la ville, à travers ses beaux ustensiles utilitaires qui ne manquaient dans aucun foyer, et qui ont toujours accompagné les rituels du mariage, les fêtes traditionnelles, les rencontres familiales, les cérémonials de la cuisine et toutes les habitudes de la vie quotidienne.

«Mais la dinanderie à Constantine est aujourd’hui menacée, il n’y a plus de relève, les pauvres dinandiers se retrouvent désarmés face à l’invasion des produits chinois, il faut que l’Etat intervienne, sinon ce métier disparaîtra un jour», regrette-t-il.

L’actualité a été également présente dans cette rencontre à travers les derniers événements d’Al Qods, suite à la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat d’Israël, annoncée par le président américain, et qui ne cesse de provoquer des réactions de par le monde. Animée par l’artiste-peintre et romancier Redha Boubguira, cette rubrique a provoqué aussi des débats et des réactions parmi le public présent. Des réactions qui expriment librement des avis et des opinions diverses.

La cause palestinienne a toujours soulevé des débats passionnés et passionnels en Algérie. Même si la position des Algériens, toujours solidaires des Palestiniens, n’a guère changé, les situations ont carrément changé avec l’arrivée de nouveaux dirigeants à la tête de l’Autorité palestinienne qualifiés d’«incompétents et de corrompus».

Bref, faut-il maintenir les mêmes positions? Faut-il céder à l’émotion, faut-il être pragmatique? Faut-il s’impliquer ou rester indifférent?

Des questions qui demeurent encore posées dans un débat complexe.

Brillamment menés lors de cette rencontre aussi riche, les débats ont révélé au public les talents du «maestro» Antar Hellal, qui a ravi la vedette aux invités du jour. Comme le veut la tradition, l’orchestre du jeune chanteur, Tarek Zaza, a clôturé par une belle note musicale le rendez-vous que le public du Café Riche avait bien savouré.


Photo: Driss Amine-Khodja à côté de Antar Hellal dans son intervention sur la dinanderie constantinoise



Arslan Selmane


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