Constantine - Aérien

Kaddouche Maâmar. Ancien contrôleur aérien «L’aéroport de Constantine est l’un des plus difficiles dans le monde»



Kaddouche Maâmar. Ancien contrôleur aérien «L’aéroport de Constantine est l’un des plus difficiles dans le monde»




Retraité après une carrière de 40 ans comme contrôleur aérien, dont dix années passées au sein de l’aviation militaire, Kaddouche Maâmar estime que le risque zéro en matière de transport aérien n’existe pas. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il présente l’Hercule C-130 comme étant très sûr, mais en même temps qualifie l’aéroport de Constantine comme l’un des plus difficiles au monde.

- Comment, selon vous, un Hercule C-130, connu pour ses capacité d’atterrissage et de décollage dans les conditions les plus difficiles, peut-il se crasher?

Effectivement, le Hercule a été conçu par les Américains pour atterrir et décoller dans les conditions les plus difficiles. Il a servi l’armée américaine durant des décennies. Mais le problème n’est pas là. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas toutes les données pour comprendre ce qui s’est passé. Vous devez savoir que l’aéroport de Constantine est l’un des plus difficiles au monde en raison du relief qui l’entoure et de sa piste. Y a-t-il eu un problème de pilotage, de conditions climatiques, technique? Nous n’en savons rien. Il faut attendre les jours prochains pour se prononcer.

- En tant qu’expert, n’êtes-vous pas surpris par le crash d’un avion de type Hercule C-130?

Dans le domaine de l’aviation, il n’y a pas de risque zéro. Nous pouvons augmenter le coefficient de sécurité à travers des mesures concrètes, des nouvelles techniques, mais nous ne pouvons jamais éliminer tous les risques liés à un crash pour arriver au risque zéro.

- Comment expliquer qu’il y ait eu autant de personnes à bord de l’appareil?

Le problème n’est pas là. Un Hercule est fait pour le transport. Il peut même servir pour le chargement de chars, d’hélicoptères ou de petits aéronefs, puisqu’il a une capacité de chargement assez importante. Il est fait pour cela. Le problème d’aujourd’hui c’est de connaître les conditions qui ont causé le crash. Ce type d’appareil a donné les preuves de son assurance, mais comme je vous l’ai dit, le risque zéro n’existe nulle part. Les jours à venir nous donneront peut-être des réponses…

- Cela est-il possible, lorsque nous savons que les résultats des enquêtes sur les accidents d’avions militaires ne sont jamais connus?

Même si c’est un avion militaire, il reste soumis aux règles de la navigation civile qui dépend du ministère des Transports. Dans pareil cas, il n’y aura pas uniquement une enquête du ministère de la Défense nationale, une commission d’enquête du ministère des Transports et de l’aviation civile sera mise sur pied pour déterminer les conditions dans lesquelles l’avion s’est crashé avec à son bord autant de passagers. Il est encore inopportun de faire des analyses ou de privilégier une thèse par rapport à une autre.

Salima Tlemçani

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