Constantine - Revue de Presse

Institut français de Constantine Anis Djebli expose sa «Houma»



Publié le 08.01.2024 dans le Quotidien l’Expression

L'Institut français d'Algérie à Constantine a accueilli le vernissage de l'artiste peintre Anis Djebli, samedi à 15 heures.
Ce dernier, artiste plasticien, vit et travaille à Oran. Né à Tlemcen en 1995, Anis Djebli est un artiste autodidacte qui s'exprime dans l'art mural et le street art. La complexité de la société algérienne, le lien entre la religion et la culture, l'hypocrisie et la sincérité, sont autant de thèmes de réflexion de son travail. Dans une recherche réflexive et identitaire, le besoin d'appartenance humaine est un besoin de base. Tout humain et ainsi donc tout Algérien appartient à un groupe dans le sens taxonomique et grégaire du terme mais aussi à un espace dans le sens géographique et psychologique. El Houma est donc, en Algérie pour l'Algérien, la personnification ou plutôt la matérialisation sensée de ces concepts intangibles et immuables. Une sorte de chez-soi qu'on reconnait et où on est reconnu, un territoire apprivoisé ayant ses codes et ses règles...La notion de territoire, acclamée «Houma» (Quartier), est omniprésente dans l'esprit individuel, dans la complexité sociétale et dans l'enchevêtrement social, ainsi chacun est «Weld el Houma» ou «Bent el Houma» (fils ou fille du quartier dans le sens originaire du quartier ayant la légitimité de ses actions, exactions...). En interrogeant les liens tentaculaires entre la culture, la religion, les visions des uns et des autres, la psyché commune et la psychologie individuelle, une sorte de catégorisation se voit naitre, une redondance prolifique à variables visuelles de profils sociétaux, reconnus, reconnaissables, adoptés et approuvés... Ainsi, chaque «Weld w Bent el Houma» est un «sehab rejla, nokri, sociala, 3amik, artista, 3akela, weld papa we mama, la tchichi, bent ta3 dar...» et chaque «Houma» compte en son sein la complexité primordiale et socialement nécessaire (du moins pour le développement de l'identité algérienne moderne et contemporaine) de ses variations individuelles. Le projet «El Houma» d'Anis Djebli est la matérialisation visuelle ainsi que l'expression artistique de cette réflexion et pensée sociologique, où chacun se reconnaîtra ou reconnaitra son voisin. C'est la translation et la translocation d'une composante omniprésente de reconnaissance, d'auto-reconnaissance et d'identité, fait savoir Ahmed Merzagui. Notons que le vernissage s'est tenu en présence de l'artiste.

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