Informations et gesticulations

Si juin 2012 a été le mois des grandes man'uvres pour certains, intéressés par la déstabilisation du complexe sidérurgique ArcelorMittal El-Hadjar, les tentatives allant dans le même sens en cette fin du mois d'août ressemblent beaucoup plus à une retraite désorganisée plutôt qu'à une nouvelle offensive.
Telle est l'interprétation à accorder à l'initiative prises, dimanche dernier, par 3 agents licenciés depuis des mois pour fautes professionnelles graves. Las d'attendre leur réintégration à leur poste de travail qu'ils n'ont pas su garder, ces agents sont entrés dans le complexe. Ils l'ont fait en forçant le portail d'entrée sous le prétexte qu'ils étaient dans le besoin urgent d'une prise en charge médicale à l'infirmerie. Aussitôt arrivés dans les locaux du centre de soins, ils ont revendiqué leur réintégration. Cela a suffi à certains irréductibles de la déstabilisation pour lancer une nouvelle campagne de désinformation. Selon eux, la direction générale d'ArcelorMittal entamera dans les prochains jours la mise en route d'un plan social portant licenciement de 1 500 salariés pour, a-t-on tenu à préciser pour faire vrai, éviter le naufrage complet du complexe sidérurgique El-Hadjar. Ce que dément le porte-parole de la direction générale qui qualifie de «sornettes» une telle affirmation. Un démenti que confirme du reste la mise en route du plan de développement avec l'émission d'appels d'offres pour l'acquisition d'équipements de production et la réhabilitation d'autres. Le plan en question a pour objectif d'amener la production du complexe sidérurgique à 1,4 million de tonnes/an à l'horizon 2015 dans une première phase. Elle devra atteindre les 2,5 millions de tonnes/an par la suite. Le financement de ce plan prévu pour un montant de 500 millions d'euros a été pris en charge par le gouvernement algérien. Le même plan de développement prévoit la réalisation d'une unité de réduction directe pour la production d'éponge de fer. Et lorsque sur sa lancée, ArcelorMittal Annaba arrivera à fabriquer l'acier C45, les agents déstabilisateurs en seront pour leurs frais. Le C45 est un acier que, pour satisfaire ses besoins, l'Algérie importait en contre-partie d'importants moyens financiers en devises. C'est dire que cette opération ouvre de larges perspectives économiques pour le pays. Dans une de ses déclarations, le directeur du département de recherche de la société ArcelorMittal avait souligné que ce type d'acier permettra d'élargir la gamme des produits de la société et d'acquérir de nouveaux marchés. Cette nouveauté implique nécessairement le maintien de la totalité des 5 700 postes de travail existant à ce jour. Tout autant que l'augmentation des capacités de production à 2,5 millions de tonnes, elle est synonyme de création de nouveaux emplois. C'est pourquoi sont vaines les gesticulations de ceux qui seront prochainement entendus par les magistrats du pôle judiciaire économique de Constantine. D'anciens cadres et syndicalistes figurent sur la liste des témoins à charge et à décharge dans ce volumineux dossier. Le préjudice commis au détriment de la société s'élève à des centaines de milliards de dinars. Il a pour cause des détournements, fraudes fiscales, blanchiment d'argent, abus de biens sociaux, faux et usage de faux, des actes survenus au complexe sidérurgique ArcelorMittal El-Hadjar durant la période 2003 à 2006. C'est certainement pour tenter de retarder l'échéance de leur citation à la barre des accusés que les auteurs de la toute dernière désinformation portant sur le licenciement de 1 500 salariés a été lancée. Rappelons que les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, renforcés par leurs homologues du Centre territorial de recherches et d'investigations, ont établi une liste comportant plusieurs dizaines de noms de personnes directement ou indirectement impliquées. L'autre fait qui dérange énormément ceux qu'obnubilent l'idée de voir le complexe entrer dans une phase de perturbation est le retour à la normale de la situation, ce qui permet de dire que le déficit de la production de l'acier enregistré le mois de juin pourrait être compensé. Et ce, même si le mois de juillet a été caractérisé par des perturbations de la production générées par les coupures intempestives de l'alimentation électrique. En tout état de cause, au niveau du haut fourneau n°2 du complexe, les fondeurs se disent déterminés à relever le défi d'atteindre 1,5 million de tonnes d'acier liquide à moyen terme un niveau de production qui ne leur est pas inconnu car il avait été déjà enregistré en 1988. C'était l'époque où le complexe était sous tutelle de l'entreprise Sider avant qu'elle ne se transforme en société au capital à 70% étranger.