Hôtel Cirta : Un joyau architectural de Constantine toujours en attente de réouverture

Constantine, Algérie – 2 octobre 2025
Au cœur de Constantine, la ville suspendue aux gorges du Rhummel, l'hôtel Cirta se dresse comme un symbole du patrimoine architectural colonial français, datant de 1912. Entièrement rénové il y a plusieurs années dans le cadre des préparatifs pour "Constantine, capitale arabe de la culture 2015", cet établissement emblématique devait rejoindre la prestigieuse collection Autograph du groupe Marriott. Pourtant, malgré un état d'avancement annoncé à 100 %, il reste désespérément fermé au public, frustrant touristes et autorités locales qui voient en lui un levier essentiel pour dynamiser le tourisme dans l'est algérien.
Les travaux, financés à hauteur de 60 milliards de centimes, ont transformé l'hôtel en une structure aux normes internationales : 120 lits, une piscine extérieure, un parking souterrain et une salle polyvalente issue de la reconversion d'un ancien cinéma. Lors d'une visite en avril 2024, l'ancien ministre du Tourisme, Mokhtar Didouche, avait salué sa conformité aux standards mondiaux et promis une ouverture imminente, avec l'embauche de 60 employés. Mais les délais se sont accumulés, et même la Journée mondiale du tourisme du 27 septembre 2025 n'a pas suffi à lever le voile sur une date précise.
Interrogé récemment, le wali de Constantine évoque une réouverture "prochainement, très prochainement", tandis que le directeur du Tourisme de la wilaya tease une inauguration liée à une "date symbolique pour l'Algérie" – peut-être les célébrations du 1er novembre ? Le mystère persiste, alimenté par des lenteurs administratives et budgétaires qui contrastent avec les ambitions nationales de diversification économique via le tourisme. En attendant, l'hôtel Cirta, avec sa façade arabisante et son lobby somptueux, continue d'attirer les regards sans accueillir un seul client, rappelant les défis structurels du secteur hôtelier algérien.
Ce retard soulève des questions plus larges : comment Constantine, "touristique par excellence" avec ses ponts suspendus et ses sites historiques comme le Palais d'Ahmed Bey, peut-elle rayonner sans ses atouts hôteliers phares ? Des projets comme le Chemin des touristes, lui aussi en souffrance, renforcent ce sentiment d'ambition inachevée. Espérons que 2025 marque enfin le renouveau de ce fleuron, pour le plus grand plaisir des voyageurs en quête d'authenticité.