Il s'agit de l'humoriste et comédien Smaïn, et de Georges Morin, maire-adjoint de Gières et président de l'association qui milite pour le rapprochement entre l'Algérie et la France Coup de Soleil. Ces deux invités ont eu un programme chargé durant la journée d'hier. Avant d'animer un débat au CCF de Constantine puis un spectacle au TRC, ils ont tenu une conférence de presse dans la matinée. Ce festival, avoue Smaïn, aura un cachet particulier, puisque, « ça sera une lecture de mon livre qui raconte mon périple de ma naissance ici à Constantine à mon arrivé en France.
Le conte est un art honorable, c'est une autre émotion. Et puis je le partage avec le public de ma ville natale. » Smaïn s'est rappelé aussi de ses débuts en tant que comédien, dans une époque difficile était un pari fou, et aujourd'hui dans un contexte marqué par le racisme, les tensions entre communautés et la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. « Ça me touche que je sois le premier à mettre la clé dans une serrure et maintenant tout le monde passe par cette porte. Je suis fier de jouer ce rôle de premier comédien arabe à s'être imposé.
Si je suis arrivé à ce que je suis aujourd'hui c'est parce que j'étais décomplexé à une époque où on considérait que l'Arabe ou l'Algérien devait baisser la tête. ». Il dira que « le 5 juillet prochain sera très symbolique pour les deux nations », même si, estime-t-il, beaucoup de choses sont à revoir : « Je trouve dommage qu'en France on n'enseigne pas aux enfants les vérités sur les accords d'Evian et sur la guerre. »
GEORGES MORIN « LA FRANCE GRANDIRA EN AVOUANT SON PASSE COLONIAL »
« Dans ma tête je suis français et algérien. Je suis parti en France en 1970 pour faire des études. Je n'ai jamais vraiment quitté Constantine. Je préside une association qui favorise les liens entre les deux pays et qui lutte contre le racisme. Le seul moment où j'ai mis beaucoup de temps, c'est en 1995 lorsque j'ai accompagné la dépouille mortelle de Rachid Mimouni. Je suis arrivé à Alger et je partais à Boudouaou pour l'enterrement et c'est là que l'ambassade de France me l'a interdit. Ça m'a rendu malade », avoue Morin, qui n'a jamais cessé de militer pour un rapprochement entre l'Algérie, son pays natal, et la France, son pays d'accueil. « Parler d'avenir cela veut dire que les politiciens français doivent reconnaître que la France a fait des erreurs de 1830 jusqu'en 1962.
Certes, c'est du passé, mais l'Etat français doit reconnaître ce qu'il a fait. Jacques Chirac avait annoncé que c'est l'Etat français qui est responsable de la déportation des juifs français dans les camps de concentration. Plus tard, Lionel Jospin avait avoué que l'armée française était responsable de la mort de milliers de soldats durant la Première Guerre mondiale. Il est venu le moment pour qu'un président fasse de même, ce qui grandira la France en avouant son passé colonial », conclut-il.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kais Benachour
Source : www.horizons-dz.com