Constantine - EMPLOI ET TRAVAIL

Constantine - Face à la défection des pouvoirs publics: Le centre-ville livré au commerce informel




Constantine - Face à la défection des pouvoirs publics: Le centre-ville livré au commerce informel




La récente fermeture du vieux remblai avec l’évacuation de la multitude de camelots qui occupaient cet espace a, semble-t-il, contribué en grande partie à grossir les rangs des vendeurs informels de la place du 1er Novembre et Rahbat Ledjmal.

Le commerce informel à Constantine est des plus florissants. Un petit tour au centre-ville nous permet en effet de constater que celui-ci jouit d’une impunité quasi totale. Pratiquement toutes les artères et les moindres espaces sont squattés par des dizaines de vendeurs à la sauvette. Chaussettes bon marché, montres, vêtements, téléphones portables d’origine plus que douteuse, sont proposés aux badauds.

Mais la Mecque en matière de vente informelle reste à n’en point douter la place du 1er Novembre et Rahbet Ledjmal, haut lieux du négoce des devises fortes, où les cambistes ont pignon sur rue à Constantine.

Mais pas uniquement, puisque des dizaines de vendeurs informels ont pris l’habitude de squatter cette place à longueur de journée pour finir par déborder sur les rues adjacentes.

A noter, d’autre part, que les travaux qui devaient être effectués au niveau de ces rues dans le cadre de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe» n’ont toujours pas été achevés. Les gravats et l’amoncellement de matériaux de construction laissés sur place par les entreprises chargées de ces travaux sont toujours là pour en témoigner.

L’on peut remarquer par ailleurs que l’accès à la Banque nationale d’Algérie (BNA), située place du 1er Novembre, est devenu difficile. La raison en est la marée humaine qui vend et achète ces produits à même l’entrée de ladite agence bancaire. Les clients sont ainsi obligés de jouer des coudes pour y accéder, et ce, en dépit de la présence sur ces lieux d’une dizaine de policiers en tenue, dont l’unique mission visiblement est d’empêcher le stationnement des véhicules.

Nous avons pu remarquer d’ailleurs que la place en question est quadrillée par des barrières métalliques pour empêcher les véhicules d’y pénétrer, laissant le champ libre aux vendeurs informels d’y exercer leur activité en toute tranquillité, contribuant de ce fait à défigurer l’image déjà bien écornée de la ville. Une image que les autorités n’essaient pas d’améliorer.

La récente fermeture du vieux remblai, avec l’évacuation de la multitude de camelots qui occupaient cet espace sans envisager une solution de rechange pour les absorber, a, semble-t-il, contribué en grande partie à grossir les rangs des vendeurs informels de la place du 1er Novembre et Rahbat Ledjmal.

Nombre de vendeurs à la sauvette que nous avons interrogés à cet endroit nous ont affirmé, en effet, qu’ils possédaient auparavant des étals de fortune au vieux remblai et qu’après sa fermeture, ne sachant où aller, ils ont dû se résoudre à se déplacer à Rahbet Ledjmal pour tenter de gagner leur vie. Une situation qui n’a pas manqué d’engendrer des tensions, nous ont-ils avoué, avec les vendeurs domiciliés sur place, qui voyaient d’un très mauvais œil ces nouveaux arrivants.

Ceci dit, le retour en force du phénomène du commerce informel au centre-ville de Constantine est dû avant tout au laxisme affiché par les autorités, lesquelles ferment les yeux sur ces pratiques. En se gardant de sévir contre ces vendeurs, par crainte d’éventuels débordements, ces mêmes autorités, qui tentent de préserver la paix sociale, le font finalement au détriment de l’image de la ville et de la tranquillité de ses citoyens.


F. Raoui


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