La décision du wali d’interdire les dépôts d’ordures sur les bordures de routes, les espaces verts et les lieux publics, n’a pas été suivie de mesures dissuasives sur le terrain.
C’est un véritable défi que semblent lancer certains pollueurs aux autorités de la wilaya, en continuant de jeter toutes sortes de gravats et déchets sur les bords des routes jouxtant les forêts de Djebel Ouahch et El Meridj.
Tous les automobilistes qui passent chaque jour par le CW51, partant du terminus des bus situé à proximité de l’hôpital psychiatrique de Djebel Ouahch et menant vers Kef Lakehal, ont eu la désagréable surprise de découvrir des décharges sur les bords de la route. Chose que nous avons constaté de visu il y a quelques jours.
Certains parmi ces pollueurs ont même, pour marquer leur passage, poussé l’audace jusqu’à déposer leurs gravats et autres déchets juste à côté des plaques d’interdiction, histoire d’exprimer un défi unique en son genre à la loi.
Le phénomène est aussi remarqué sur la route d’El Meridj, notamment du côté de la localité de Djamaâ Tercha, où le spectacle qu’offrent les immondices est frappante.
Cela se passe encore dans une wilaya où l’on a énormément investi pour la réhabilitation des deux sites laissés pendant des décennies à l’abandon.
Il est aussi curieux de voir que même, sur le CW51 qui passe juste au-dessus des tunnels creusés par Cojaal sur le tronçon de Constantine de l’autoroute Est-Ouest, la clôture métallique qui délimite les frontières du site protégé de la forêt de Djebel Ouahch a été complètement «désossée» de ses barres de cornières, lesquelles ne seront jamais remplacées durant des années.
Un acte qui prouve que le vandalisme a la peau très dure dans cette région. Une autre preuve de l’impuissance des autorités censées sécuriser les lieux face à des bandes très bien organisées et même bien équipées.
Soit sept mois à peine après la décision du wali, annoncée le 13 octobre de l’année passée, de sévir. Face à l’anarchie qui règne depuis des années, ces décharges sauvages ont fini par faire partie d’un décor désolant. Dans toutes les communes de la wilaya, les choses ne semblent pas évoluer.
Après l’effet d’annonce, c’est une baisse de vigilance qui a été remarquée, mais surtout la faible implication des citoyens pour apporter l’aide nécessaire aux services de sécurité, notamment dans les régions touchées par ce fléau.
Pour rappel, une décision signée par le wali de Constantine a été diffusée à travers les médias le 13 octobre dernier. Il y est mentionné une interdiction de dépôt de toutes sortes d’ordures sur les bordures des routes, les espaces verts, les sites archéologiques et tous les lieux publics.
Cette mesure concerne aussi bien les ordures solides, métalliques, les gravats, le bois que les ordures ménagères en plastique, en verre ou en métal.
Il est stipulé dans le deuxième article de cette décision que toute violation de cette mesure sera passible d’une amende en vertu des articles 55 et 57 de la loi 19/01 du 12/12/2001, relative à la gestion, au contrôle et au traitement des ordures.
Si cette mesure a été favorablement accueillie par les citoyens et les associations de protection de l’environnement, au vu des multiples agressions enregistrées au quotidien, aussi bien sur la nature que les lieux publics, son application ne connaît pas le succès escompté pour diverses raisons, en dépit des appels lancés par les services de la sûreté et de la gendarmerie pour une plus grande implication des citoyens.
Arslan Selmane
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Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Photo : El Watan ; texte: Arslan Selmane
Source : El Watan.com du mardi 28 mai 2013