Constantine - Transport Divers

Algérie (Constantine) - Ascenseur de Sidi M’cid: Un ouvrage unique au monde délaissé


Algérie (Constantine) - Ascenseur de Sidi M’cid: Un ouvrage unique au monde délaissé
Véritable curiosité touristique fermée depuis la fin des années 1970, l’ascenseur construit en 1934 était un moyen de transport pour les habitants de la localité de Sidi M’cid.

Le 14 juillet prochain, l’ascenseur de Sidi M’cid aura bouclé 91 ans. Cette date ainsi que l’histoire de cet ouvrage presque centenaire demeurent très peu connus à Constantine, bien que la structure soit unique en Algérie et de par le monde.

En 2013, déjà dès l’annonce du choix de la ville de Constantine pour organiser la Manifestation de la culture arabe pour 2015, les autorités de la wilaya et ceux de l’APC avaient annoncé le lancement d’une expertise pour la remise en service de l’ascenseur de Sidi M’cid, situé, pour rappel, au dernier tunnel du boulevard Zighoud Youcef, à quelques mètres du pont suspendu qui porte également le même nom.

Cette expertise devait permettre d’établir un état des lieux technique et mécanique de la cabine qui reliait la partie supérieure située au boulevard Zighoud à la partie inférieure se trouvant à proximité du Pont des chutes. Depuis, rien n’a été concrétisé en raison de divers problèmes rencontrés en raison de la nature du site.

La structure, qui a été abandonnée durant des années, et dont la reprise a été retardée plusieurs fois, a de tout temps été une curiosité touristique dans la ville de Constantine. L’ouvrage est unique au monde au vu de sa situation et de sa construction qui en font une merveille que de nombreux touristes étrangers continuent de visiter jusqu’à ce jour du côté du Pont des chutes, malgré sa fermeture qui perdure.

Pour l’histoire, l’ascenseur de Sidi M’cid avait été inauguré officiellement le 14 juillet 1934.

Selon les archives de presse de l’époque, les travaux de l’ascenseur de Sidi M’cid ont été entamés au début de l’année 1934 par le forage des puits au marteau-piqueur dans le Rocher, avant le montage des guidages sur lesquels s’emboîte et glisse la cabine.

- Une curiosité touristique "et un moyen de transport utile et efficace pour une frange de la population constantinoise et une aération de la circulation routière. Cas du téléphérique" *

Les opérations de pose de la cabine, l’installation des câbles, des moteurs et des dispositifs divers avaient été lancés le 10 avril de la même année. C’est l’entreprise Roux Combaluzier qui avait été chargée des travaux. Elle avait envoyé de Paris deux de ses meilleurs spécialistes, le chef monteur Richert et le technicien Fouché, avec comme surveillant des travaux Maurice Cadéo. L’opération sera achevée en moins de trois mois, sans le moindre accident.

A noter que la cabine, mesurant 2,5m sur 2,7m, portée par 8 câbles en acier, peut supporter un poids de 1.500 kg, et transporter en moyenne 20 personnes, grâce à un moteur de 60 chevaux qui entraîne le treuil sur lequel s’enroulent les câbles et l’ascenseur.

Ce dernier reliait en quelques minutes seulement la station de départ située au dernier tunnel du boulevard de l’Abîme (actuel Zighoud Youcef), à la station d’arrivée de Sidi M’cid, située à 156 m plus bas.

Outre sa qualité de moyen de transport très utile pour les habitants, l’ouvrage, classé parmi les plus hauts du monde, était l’une des curiosités de la ville grâce à ce plongeon qu’il assurait à pic dans l’abîme au flanc du rocher dans un site d’une grandeur pittoresque.

A l’image du téléphérique de la ville de Constantine qui a été durant ses années de service un moyen de transport très important puisqu’il permettait de relier le centre-ville au CHU et les quartiers environnants, et aux cités Emir Abdelkader, Ziadia et Sakiet Sidi Youcef, assurant chaque jour le déplacement de milliers d’habitants de la banlieue nord de la ville, l’ascenseur de Sidi M’cid pourra aussi soulager les habitants de cette bourgade qui éprouvent d’énormes difficultés à rejoindre la ville.

Ces derniers devront attendre longtemps pour espérer trouver une place dans les bus assurant la liaison entre Didouche Mourad, Hamma Bouziane et Constantine, ou faire la chaîne devant la station des taxis où ces véhicules demeurent très insuffisants pour couvrir la demande. Pourtant, l’ascenseur qui se trouve à une vingtaine de minutes de marche pourra être une solution à ce sempiternel problème de transport.

Il suffira de reprendre les travaux sur le site, aménager les lieux, assurer la sécurité des passagers, mais aussi sécuriser la route qui mène vers l’ascenseur pour en faire un moyen de transport idéal, surtout que les compétences techniques algériennes existent pour réaliser cet objectif.

Ce que l’Etat a réussi à faire pour le téléphérique, il pourra le réaliser pour l’ascenseur de Sidi M’cid, sans oublier le caractère touristique de cet ouvrage qui permet aux visiteurs de découvrir la magnificence du rocher et de l’oued Rhumel dont les eaux chutaient à quelques dizaines de mètres plus loin.

C’est juste une question de volonté.

* "..." Partie ajoutée par Akar Qacentina

Photo: Une étude pour la réhabilitation de l’ascenseur, annoncée en 2013, est restée sans lendemain. D. R.

S. Arslan
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