Le règne du football alibi?
En dernière minute, et pour reprendre un terme beaucoup plus exact, disons in extremis, la Ligue nationale de football s?est rappelée que le stade du 1er Novembre de Mohamadia, à El Harrach, où devait avoir lieu la rencontre JS Kabylie-Chabab de Batna était réquisitionné pour un meeting politique. C?est grave que la ligue ne sache pas qu?un terrain homologué pour des activités sportives soit mis à la disposition de la politique sans qu?elle soit consultée. Ce n?est pas normal tout cela. La ligue tout comme la structure qui a mis de la politique à la place du sport sont à blâmer. Elles sont à blâmer car on n?a pas le droit de chambouler une activité de la jeunesse au profit d?un meeting qui aurait pu aisément être programmé ailleurs que sur une pelouse censée accueillir un ballon de football et des souliers à crampons et non pas une estrade et un micro sur un tartan qui risque de connaître des dégâts, donc une réfection, tant la foulée politique n?a aucun scrupule pour le geste sportif. Ceci nous amène à dire que bien des rencontres risquent d?être reportées pour cause de campagne électorale alors qu?il y à peine quelques jours, le premier responsable de la Ligue nationale de football annonçait tout fièrement que les derniers matches du championnat se joueront à la même date et aux mêmes horaires afin de déjouer la combine. Plouf ! Pour Ali Malek qui s?est prononcé, naïvement allions nous dire, un peu trop vite puisque deux rencontres, et pas des moindres, ont été reportées le week-end dernier. Ces reports ont suscité le courroux de plusieurs autres présidents de clubs qui ne comprennent pas la démarche de la ligue qui se devait d?être à cheval sur la concrétisation de ses propres décisions afin de ne laisser place à aucun dérapage. La fédération, pour sa part, tergiverse lorsqu?il s?agit de prendre ses responsabilités et laisse traîner un dossier, le premier, qui lui est soumis pour trancher sur un cas litigieux qui, du coup, devient une montagne alors qu?il s?agit tout simplement d?appliquer les règlements. Mais lorsque l?on prend des décisions tout en prenant soin de faire des omelettes sans casser les ?ufs, l?on finit forcément à s?emmêler les pinceaux. Dès lors, il devient banal de dire que le football renoue avec la violence car au fait, il n?y a pas eu de trêve pour ce fléau qui ne cesse de perturber l?action sportive. Hier, c?était au stade de Chlef, avant-hier, c?était à Boufarik et bien avant, c?était dans d?autres stades. La violence est la même, beaucoup plus virulente car aujourd?hui les instigateurs ne se font pas prier pour incendier un bus, des voitures, pour porter atteinte physiquement à un joueur, à un arbitre, pour utiliser même des armes dans certains cas. La violence est là et elle sera toujours présente tant que les structures à charge de la discipline ne prennent pas des décisions courageuses, voire sans état d?âme, lorsqu?il s?agit de trancher des affaires à même de créer des divergences. Faut-il attendre quelque chose de ces structures lorsque dans certaines affaires ce sont leurs propres membres qui sont derrière la violence ? Une interrogation qui restera sans réponse car, expérience aidant, il devient impensable de siéger au niveau d?une structure fédérale tout en ayant un pied dans une équipe. Beaucoup de choses à revoir, mais on en a tellement parlé....
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Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Hammou
Source : www.elwatan.com