«Je pars de l'USMA en laissant une équipe d'avenir»Rolland Courbis :

La page Rolland Courbis à l'USM Alger vient d'être tournée. Il va, désormais, falloir parler de lui comme ex-entraîneur du club algérois.Le Marseillais, dont le départ avait été plusieurs fois évoqué ces dernières semaines, a fini par concrétiser ce qui n'était que spéculation autour de son devenir dans ce club.
Lui-même en avait parlé récemment lors de son passage dans une émission chez nos confrères de Dzaïr-tv, mais il laissait entendre que s'il venait à partir, ce serait après la finale de la Supercoupe d'Algérie contre l'ES Sétif, programmée le 11 janvier 2014.
Il a donc précipité son départ, qui intervient un an après son installation à la tête du staff technique de l'USMA.
Un départ dont il a voulu expliquer les raisons hier matin lors de la conférence de presse qu'il a animée au stade de Bologhine.
Disons qu'il en a effleuré les contours mais une chose est sûre : il n'a jamais été question d'un quelconque conflit ou différend avec le président de l'USMA, Ali Haddad.
«Depuis que je suis ici, c'était toujours vers lui que je me tournais dès que je me heurtais à des problèmes et il a toujours été très attentif à mes doléances», a-t-il déclaré.
Selon lui, il y a tout un ensemble de problèmes qui fait que sa présence en Algérie comme entraîneur ne pouvait pas aller au-delà de 50 matches et de 12 mois.
«Tous ces problèmes qui existent aussi bien à l'USMA que dans le football algérien, je n'en ai énuméré que quelques-uns à Ali Haddad. Tout au long de mon séjour ici en Algérie, j'ai eu l'occasion de vous en parler et parfois cela m'a causé du tort puisque j'ai été auditionné par la commission de discipline de la Ligue professionnelle. Pas plus tard qu'il y a quelques jours, j'ai été confronté à un autre de ces problèmes. C'était à Chlef où nous devions jouer en championnat. On arrive à Chlef et on nous met dans un vestiaire qui était occupé par nos U21 qui disputaient le match d'ouverture. Trouvez-vous normal qu'une équipe professionnelle partage son vestiaire avec les U21 ' Bon, vous me direz qu'il n'y a pas assez de vestiaires, à ce moment-là, je vous répondrai : «Pourquoi ne pas avancer d'une heure le match des U21 ' De cette manière, lorsque les pros arrivent, ils en auront terminé avec leur rencontre et auraient cédé le vestiaire. Mais il n'y a pas eu que cette histoire de vestiaire ce jour-là. On a pour habitude de parler de gazon synthétique de 1re, 2e, 3e, 4e ou 5e génération. A Chlef, le gazon sur lequel on a joué n'est d'aucune de ces générations. Il est de la zéro génération, tellement ce n'était qu'un semblant de tapis posé là. Et c'étaient des pros qui ont joué dessus. Tenez, pour rester dans ce sujet, sachez que celle du stade de Bologhine, refaite entièrement au mois de janvier, est ratée. Elle comporte de nombreuses mal-façons. Quand des dizaines de camions viennent en pleine nuit prendre des tonnes de gomme qui était déversée sur cette pelouse, c'est que celle-ci a été ratée.»
Courbis, comme on l'a dit plus haut, a rendu hommage à Ali Haddad («un grand dirigeant») mais il n'a pas hésité à affirmer que «bien que ce soit le club le mieux structuré d'Algérie, cela ne veut pas dire qu'il n'est pas confronté à des problèmes internes».
«Trouvez-vous normal qu'un des responsables de l'équipe n'adresse pas la parole à mon adjoint depuis une année ' J'ajoute que le jour de la finale de la Coupe d'Algérie, ce sont les joueurs qui ont souffert sur le terrain et leurs entraîneurs qui ont été le plus stressés mais à la fin il y a eu des personnes qui ne se sont point gênées de venir prendre la Coupe des mains des joueurs pour se photographier avec.»
A ce moment-là, un de nos confrères lui a demandé si c'est à Rebbouh Haddad qu'il faisait allusion. «Non pas du tout mais à quelqu'un d'autre et il sait que c'est de lui que je parle.»
«Je pars de l'USMA en laissant une équipe avec des joueurs d'avenir. J'ai pris le risque de jouer la carte jeunes et je sais que c'est cela qui fera gagner l'USMA. Celle-ci va disputer 9 matches chez elle contre 6 à l'extérieur lors de la phase retour du championnat. Elle ne jouera ni la Coupe d'Afrique ni la Coupe arabe, comparativement à ses principaux concurrents pour une place sur le podium. C'est elle qui sera à mon avis l'équipe du retour. Je prends dès à présent rendez-vous avec vous pour la finale de la Coupe d'Algérie qu'elle disputera en mai et le choc USMA-ESS de la dernière journée du championnat décidera du titre de champion d'Algérie. Je viendrai assister à ces deux rencontres.
Vous savez, l'USMA en Algérie c'est comme le Paris SG en France. Vu les moyens dont elle dispose, elle est jalousée. Il lui faudra être forte pour tenir le coup et je crois en elle.»