Le très sensible dossier des logements préfabriqués, attribués aux sinistrés du séisme qui avait frappé la wilaya de Chlef en octobre 1980, vient de remonter à la surface suite à une initiative du bureau local de la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) qui a demandé, cette fois-ci, une intervention directe du président de la République dans cette affaire. La ligue a adressé au chef de l’Etat un rapport détaillé sur les graves dangers que présentent pour leurs occupants ces logements préfabriqués, puisque construits avec des matériaux toxiques et cancérigènes.
Le bureau local de la LADDH, qui explique avoir commencé à enquêter depuis plus de cinq mois sur ce dossier, ainsi que sur les contraintes qui se posent pour leur reconstruction, ne manque pas de dénoncer, à cette occasion, «le traitement aussi injuste, d’une marginalisation économique, sociale et politique de notre wilaya». Toutefois, l’organisation ne s’arrête pas au stade du constat et indique avoir transmis au président de la République une dizaine de recommandations pour résoudre le problème des logements préfabriqués.
Les familles habitant dans des chalets préfabriqués au niveau de la wilaya de Chlef, continuent d'endurer les incommodités de ce type d'habitation et attendent la régularisation totale de leur situation depuis plusieurs années.
La durée de vie de ces constructions, réalisées suite au séisme du 10 octobre 1980, largement dépassée, constitue un réel danger pour la santé de nombreux citoyens, d'autant que plusieurs d'entre eux souffrent actuellement de maladies respiratoires et autres maladies cancéreuses en raison de la présence de l'amiante dans ce type de construction.
Selon des statistiques établies ces dernières années, plus de 19 000 constructions ont été recensées à travers le territoire de la wilaya de Chlef, dont plus de 2 000 ont été classées en état de dégradation très avancée.
Ce qui veut dire que ces dernières ne peuvent servir de toit pour ces familles. S'agissant du préfabriqué dans les structures publiques, les opérations lancées semblent contribuer efficacement au remplacement de ces types de construction. Toutefois des contraintes viennent retarder le remplacement des habitations en préfabriqué et la mise en oeuvre des aides de l'Etat.
Il s'agit notamment des changements des différentes voies et réseaux divers, lesquels sont à prendre en charge par le bénéficiaire lui-même. Le coût de ce genre de travaux est considéré très élevé et pourra même dépasser celui de leur habitation. Ainsi les frais du branchement de l'électricité et la mise en place de réseaux se sont avérés difficiles à supporter pour de nombreux citoyens.
Selon des observateurs sur place, les autorités locales comptent prendre en charge sérieusement ce dossier, lequel, en dépit des augmentations des aides accordées aux habitants, éprouve des difficultés dans l'accélération de sa mise en application et ce à cause del'apparition de certains problèmes, liés particulièrement à l'engagement et à l'adhésion des propriétaires de ces types d'habitations à la politique engagée par les autorités à différents niveaux.
En somme, la situation des préfabriqués nécessite en plus de l'implication de la population concernée, la mise en place d'une nouvelle stratégie visant la prise en compte des nouvelles mutations qu'observe le marché des matériaux de constructions.
Selon les mêmes sources, des enquêtes d'opinion doivent être lancées au sein de cette tranche de la population a fin de connaître sa vision et prévoir le genre de décisions à prendre pour dégeler leur situation et améliorer leur cadre de vie.
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Posté par : chelifien
Ecrit par : LADDH CHLEF
Source : LADDH CHLEF