Les partis peinent à attirer les foules à Chlef
« Je ne connais même pas les députés de notre circonscription, car ces derniers, une fois élus, ont carrément abandonné leur région et se sont installés dans des hôtels de luxe, dans la Capitale », indique un ingénieur en informatique, sans emploi. La population d?un côté et les partis de l?autre, c?est l?image qu?offre le début de campagne électorale, ce week-end, à travers la wilaya. Les rares citoyens rencontrés devant les panneaux d?affichage des listes de candidats affirment n?être là que par curiosité, sans plus. D?ailleurs, les quelques listes affichées ici et là ont vite été déchirées par les jeunes, dans de nombreux coins de la région. Pour beaucoup, la désaffection populaire à l?égard de ce rendez-vous électoral s?explique par de nombreux facteurs, dont les plus importants ont trait à la mal vie, les choix des candidats et les promesses non tenues par les partis quant à l?amélioration des conditions de vie des populations. « A quoi bon s?intéresser à ces élections, lorsqu?on sait que notre quotidien ne fait qu?empirer et que les députés sortants n?ont rien fait pour alléger nos souffrances », nous diront des pères de famille mis au chômage. Des universitaires diplômés abondent dans le même sens en stigmatisant la « fuite en avant et le mépris affiché par les partis avant et après les élections. » « Je ne connais même pas les députés de notre circonscription, car ces derniers, une fois élus, ont carrément abandonné leur région et se sont installés dans des hôtels de luxe, dans la Capitale. Ils ne viennent que rarement à Chlef pour s?afficher aux côtés des autorités locales, à l?occasion de visites ou de cérémonies officielles », indique un ingénieur en informatique, sans emploi. Ces déclarations résument le sentiment de beaucoup d?électeurs que nous avons interrogés dans les villes et villages. « On veut du concret » Le jugement est encore plus sévère dans la campagne où, malgré le budget faramineux accordé par l?Etat pour le développement local, les villageois continuent à vivre le calvaire du manque d?eau potable, de l?assainissement et de bien d?autres commodités faisant cruellement défaut dans leurs douars respectifs. Les promesses quant à un meilleur sort ne manquent certainement pas, mais les habitants ont appris à ne compter que sur les choses concrètes. L?autre facteur mis en avant par les citoyens pour expliquer leur désaffection, a trait au choix des candidats, lequel, d?après eux, ne répond pas aux critères et au profil recherché. « On a curieusement écarté des candidats connus et crédibles pour les remplacer par des proches et amis et des éléments de certains clans influents au niveau local. L?intérêt des populations ne semble guère constituer la priorité de certaines gens » soulignent-ils. Même si la partie semble se jouer sans le public, beaucoup de « petits » partis croient en leur chance et multiplient les défilés à l?aide des cortèges de véhicules aux couleurs nationales pour tenter d?attirer l?attention des citoyens.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Yechkour
Source : www.elwatan.com