Boumerdès - Taourga

Taourga (Boumerdès) - Doudène Faiza, une passion pour la vannerie



Taourga (Boumerdès) - Doudène Faiza, une passion pour la vannerie


BOUMERDES - La quarantaine à peine entamée, Mme Doudène Faiza , une artisane dans le domaine de la vannerie, très prisée dans la région de Taourga à l'est de Boumerdes, passe pour être parmi les rares femmes de la région, ayant investi ce métier artisanal ancestral, en lui imprimant une touche moderne, qui rehausse encore plus la beauté de ses produits.

"Je suis arrivé dans ce métier par pur hasard", aime à répéter cette artisane, dont le choix n'est pas si fortuit qu'il le parait, car la vannerie est un artisanat très répandu dans la région de Taourga, où elle réside, mais aussi à Baghlia et Dellys.

Un artisanat, dont la matière première est le "doum" (palmier nain de son nom scientifique), connu localement sous le nom de "rafia", et dont les secrets sont un héritage bien sauvegardé par les familles.

" Essaafa" (panier à 2 anses), "t'bek "(corbeille), "M'dhela" (chapeau), ou encore ''senadj'' (sorte de couffin destiné à la conservation des raisins et figues séchées), des tapis de prière et d'ornement, des cordes constituent l'essentiel des produits de cet artisanat ancestral, que Mme Doudène tente de préserver de la déperdition, tout en tirant une source de revenu supplémentaire pour subvenir aux besoins de sa famille.

. Une volonté à toutes épreuves pour promouvoir cet artisanat

"En vérité ma venue dans ce métier est une réponse à la déferlante des produits étrangers qui envahissent nos marchés", a dévoilé à l’APS cette dame, qui s'est dit choquée par une telle situation.

Poursuivant le récit de son aventure dans le monde de la vannerie, elle a souligné qu'il lui a fallu beaucoup de courage et de volonté, pour apprendre le métier auprès des pionnières dans ce domaine, qui lui ont inculqué assez de savoir faire pour lui permettre de se lancer à son tour.

Mais l'amour du métier a poussé cette artisane à s'investir encore plus dans le domaine, en obtenant une attestation officielle auprès de la Chambre d'artisanat et des métiers de la wilaya.

Aujourd'hui, son plus cher désir est de voir s'élargir le champ d'activité de cet artisanat, en le léguant aux jeunes générations, "afin de casser- dit-elle- l'idée reçue qui veut que ce sont seulement les vielles femmes qui exercent la vannerie pour passer le temps".

"Je voudrais surtout simplifier l'exercice de ce métier manuel, qui requiert, il est vrai, beaucoup d'efforts, de patience et de temps", soutient-elle, signalant, à titre indicatif, que la confection d'une corbeille à pain nécessite 10 heures de travail.

. La clé du succès: le soutien du conjoint et une organisation à toutes épreuves

Selon cette artisane aguerrie, le soutien de son mari est pour beaucoup dans le succès qu'elle récolte aujourd’hui dans son métier. Un métier qu'elle exerce dans son propre domicile, au prix d'une organisation draconienne de son emploi du temps. Elle se lève chaque jour très tôt pour s'occuper de sa maisonnée, préparer ses enfants et les conduire à l'école, avant de s'adonner, un peu, à sa passion.

Mais c'est surtout ses après-midi, particulièrement, en saison estivale, lorsqu'elle a de grosses commandes, qu'elle exerce ce métier.

"Là, je dois veiller à des heures tardives de la nuit", indique-t-elle.

"C’est mon mari qui se charge d'acquérir les matières premières nécessaires à mon travail", a-t-elle observé, signalant qu'elle est sur le point de conclure un accord avec un commerçant, qui l'approvisionnera en matières premières d'importation, réputées, pour que ses produits soient de "bien meilleure qualité et à moindre prix ".

. La commercialisation: le problème éternel des artisans

A l'instar de tous ses confrères, Mme Doudène fait face au problème de la commercialisation de ses produits, qu'elle écoule essentiellement au niveau des connaissances et de la famille.

Mais cette femme ambitieuse ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, car elle a introduit une demande, afin de bénéficier d'un local au titre du Programme des 100 locaux commerciaux pour chaque commune, tout en ne ratant aucune occasion de participation à divers salons et expositions initiés par des associations du domaine, et par la Chambre artisanale de la wilaya.

"Mon souhait est de monter, à terme, une micro-entreprise à Taourga, dans laquelle je pourrai m'associer avec d'autres artisanes, exerçant même dans d'autres branches artisanales", soutient -elle.





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