Boumerdès - Ouled Aissa

ouled aissa attend le developpement





Boumerdès : Ouled Aïssa attend le développement
Située à une quarantaine de kilomètres à l’est de la wilaya de Boumerdès, la commune semi-rurale de Ouled Aïssa peine à sortir du cercle des difficultés dans lequel elle se débat depuis des années.
Connue pour être le fief des groupes terroristes durant les années 1990, cette commune qui a vu sa population augmenter à plus de 7000 âmes aspire tant bien que mal à rattraper le retard et sortir du sous-développement et de l’enclavement qui avaient isolé sa population pendant des années. Beaucoup y a été fait ces dernières années en matière de développement, mais tout le monde se montre sceptique et s’accorde à dire que cela ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan devant les besoins exprimés. « Nos responsables s’enorgueillissent d’avoir bitumé des routes et construit des locaux, mais ils ont oublié que le chômage fait des ravages parmi les jeunes et que nous n’avons aucune usine ici pour travailler. Pourquoi ne ramène-t-on pas les investisseurs ici. L’argument de la dégradation de la situation sécuritaire dans notre commune est loin d’être l’élément dissuasif.

Aujourd’hui, les choses se sont renversées et les groupes terroristes se sont déplacés ailleurs, vers les villes où ils ne cessent de frapper et de semer la terreur, explique un jeune qui dit avoir sollicité plusieurs entreprises pour un poste d’emploi, mais en vain. On nous a construit 100 locaux mais aucun chômeur ne s’est manifesté pour y travailler. On ferait mieux de les transformer en logements ou autre chose », lance-t-il encore.S’agissant des infrastructures, Ouled Aïssa en manque énormément. La salle omnisport construite par l’APC est toujours fermée, faute d’encadreurs et d’amateurs de sport. Achevée depuis plus d’une année, son état dégradant avait nécessité des travaux de réaménagement pour son ouverture. A cela s’ajoute le problème du bureau de poste fermé depuis des années. Ainsi, à entendre quelques habitants, ce bureau représente le plus grand calvaire des habitants de la région.

« Pour quelques dinars, nos vieux et nos retraités se déplacent jusqu’à Bordj Menaïel, à une dizaine de kilomètres environ d’ici », indique un quadragénaire. Pourtant lors de sa visite dans la commune, le wali avait rappelé la nécessité de son ouverture en soulignant qu’« il est inacceptable que l’un des symboles de l’Etat, le dinar, ne soit pas disponible dans l’une des communes d’Algérie ». Dans cette commune, les responsables locaux se plaignent de l’absence d’une unité de la Gendarmerie et d’un poste de police. Ce qui favorise selon eux l’insécurité, la criminalité et les maux sociaux dans la commune. L’APC a effectué un choix de terrain pour la construction d’une brigade de gendarmerie mais le projet semble tombé à l’eau et rien n’a été effectué pour le moment. En matière de soins, les habitants se plaignent du manque de médecins au niveau du centre de soins du chef-lieu.

« Le médecin vient trois fois par semaine et il ne travaille qu’une demi-journée. Le centre fonctionne avec un infirmier », nous diront-ils. Outre cela, ces derniers réclament la construction d’un lycée dans leur commune et l’affectation d’autres bus pour la ramassage scolaire et craignent de revivre « le scénario » de l’année passée. « Nous avons plus de 400 lycéens qui se déplacent chaque jour vers le lycée de Sidi Daoud. Nos enfants s’entassent comme du poisson dans les bus du ramassage scolaire », déclare un président d’association. En parlant des potentialités agricoles dont dispose leur commune, nos interlocuteurs soulignent que les moyens font grandement défaut.

« Nos paysans n’ont bénéficié d’aucune aide ou de subvention. Et l’Etat qui parle de programmes et de plans de développement agricoles n’a fait que susciter l’espoir chez les habitants de la région. Et dire qu’il faut stopper l’exode rural et retenir les habitants dans leurs communes », s’interroge un fellah avec un ton ironique.


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