Boumerdès - Thenia

Commune de Thénia (Boumerdès) Des vestiges romains à l’abandon


Commune de Thénia (Boumerdès) Des vestiges romains à l’abandon
Il existe à l’est de Thénia une région appelée «Ksar». Elle englobe une montagne qui s’étend jusqu’à Souk El Had, voire au-delà, vers Béni Amrane.


En dépit de sa grande valeur historique et archéologique, ce site est livré à l’abandon et a fait l’objet de multiples pillages. L’endroit a la particularité d’offrir un point stratégique permettant de dominer la vallée qui s’étend jusqu’aux Issers en passant par Si Mustapha. Incontestablement, l’endroit est propice à un poste d’observation et de surveillance à perte de vue.
D’ailleurs, le Ksar a une Soumâa, un poste militaire avancé qui culmine à son sommet. Les anciens de Thénia racontent que le site du Ksar foisonne de pierres antiques.

Durant la colonisation, les Français avaient utilisé une partie de ces vestiges pour la construction de la voie ferrée. Et il en reste encore beaucoup d’autres. Selon Farid Gana, un archéologue natif de la région, «ces vestiges datent du IVe siècle et renvoient au règne du roi berbère Firmus». L’historien Mohamed El Bachir Cheniti rapporte, dans son livre L’Algérie sous l’occupation romaine Tome 2, que «parmi les fortes personnalités de rang royal ayant été à la tête des Maures dans l’Empire romain, on retrouve le prince Firmus, fils de Nubel, qui avait mené une révolte contre Rome à l’aide des Donatiens». Cette version s’appuie sur des travaux de recherches d’éminents historiens, comme Marcellin et Gsell, entre autres. Cheniti précise que toute la descendance du roi Nubil était disséminée sur un territoire du centre nord de l’Algérie antique, de Tipasa, le mausolée de Juba II l’atteste en passant par Miliana jusqu’à Chlef et Aïn Defla, vers l’ouest et Dellys, Zemmouri, en passant par Thénia, vers l’est.

C’est ainsi que le royaume de Firmus est précisément localisé à la Soumâa, autrement dit au Ksar. Selon l’historien, «il s’agit là d’une preuve irréfutable de l’existence de royaumes berbères qui s’étaient légués pour s’insurger contre l’occupation romaine»
(p. 357).

La défaite des insurgés ne saurait occulter que durant toute la période romaine les révoltes n’ont jamais cessé. Voilà une réponse claire aux prétendues voix qui s’élèvent ici et là pour vanter «les bienfaits de la civilisation française qui n’a rien trouvé en Algérie, mis à part la misère et la désolation».

Malheureusement, le site du Ksar est à l’abandon malgré sa richesse historique. Les anciens de Thénia témoignent de la richesse des vestiges mais déplorent la disparition de certains d’entre eux et l’utilisation d’une partie dans des constructions modernes, notamment dans les clôtures de villas et autres.

Un vieil autodidacte propose que le site soit classé, ou qu’on autorise uniquement des apiculteurs à s’y installer afin de le sauvegarder.




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