Bouira - Herboristes, phytothérapie

Phytothérapeutes et herboristes, ces marchands de rêves des temps modernes



Phytothérapeutes et herboristes, ces marchands de rêves des temps modernes
A Bouira et partout ailleurs en Algérie, le commerce de la phytothérapie et des herbes médicinales bat son plein. Il séduit de plus en plus de personnes déçues par la médecine et son industrie aux effets secondaires parfois dévastateurs. Cet engouement a ainsi permis l'ouverture de nombreux magasins axés sur le bio et le naturel et qui proposent à une clientèle, particulièrement nombreuse et curieuse, toutes sortes de remèdes miracles inspirés de la médecine naturelle orientale, tant chinoise que syrienne ou encore libanaise, à base de plantes naturelles qui promettent des résultats de rêves sans risques ni efforts.
Loubna, 26 ans
Les magasins de Zein Al Atat pousseront comme des champignons, d'abord en Orient puis un peu partout dans le Maghreb, notamment en Algérie, à Alger où la première boutique fut ouverte. Un concept qui séduit avec ses grandes baies vitrées qui laissent deviner un tas de produits «nature» ; des tisanes amincissantes aux vinaigres curatifs, le tout sous le slogan enchanteur de «produits de Syrie et du Liban» affiché à l'entrée et qui transporte les plus audacieux vers des terres orientales toutes en exotisme sacré et en rêves enchantés. Loubna est l'une des toutes premières clientes et, somme toute, une inconditionnelle des produits de Zein. «La plupart sont, selon leur emballage, faits à base de produits naturels. Arrivés en tête de liste, les onguents et pommades pour éliminer les corps aux pieds ou vaincre le rhume, les vinaigres de pommes avec des essences d'herbes médicinales, pour ses remèdes naturels tirés de la sunna et du Coran, les huiles d'argan et les crèmes à base de venin de serpent ou encore les mélanges secrets qui promettent une chevelure dense et soyeuse. Moi, mon produit-phare est sans conteste la tisane amincissante, Al Wassila, que je paie plus de 5000 DA mais qui est d'une grande efficacité. J'avoue que le prix est un peu élevé mais je vous assure que j'ai perdu dix kilos en un mois et que tous mes amis s'y sont mis. Un autre produit Zein que j'affectionne particulièrement est la crème émolliente et nourrissante à base d'essence de rose ; une odeur enivrante et une peau satinée subtilement parfumée qui rend mon époux encore plus affectueux, plus doux. Je suis vraiment ravie d'avoir découvert cette boutique qui me rend belle avec des produits naturels.»
Salima, 30 ans
Jusque-là, aucun problème puisque tous ces produits présentent des indications qui précisent leur composition et leur mode d'emploi. Cependant, à y regarder plus attentivement, dans certains magasins, l'attention est vite captée par d'énormes boîtes et flacons avec des photos qui présagent monts et merveilles ; une poitrine volumineuse et plus ferme, des fesses rebondies et généreuses, une prise de poids miraculeuse et une vigueur sexuelles décuplée ou encore une peau plus blanche et débarrassée de toute imperfection ; des produits que les consommatrices reconnaissent puisque vus dans les émissions de télé-achat satellitaires. Salima est une de ces clientes un peu dubitatives, rencontrée dans le magasin Zein Al Atat à Bouira, elle fait part de son scepticisme face à certains produits. «J'ai vu sur les étagères certains produits qui promettent par exemple d'éclaircir la peau et qui sont fabriqués en Thaïlande. Un coup d'œil sur l'emballage m'a confirmé mes craintes : les composantes sont gardées secrètes puisque non mentionnées, et les indications d'utilisation sont très minimalistes et mentionnées dans un anglais très approximatif qui comporte beaucoup de fautes d'orthographe. Ajoutez à cela les prix excessifs de ces produits miracles, ils varient entre 300 DA la pommade contre les corps et verrues, à plus de 12 000 DA pour un lissant capillaire au karité. Ni le flou qui entoure ces marchandises ni encore leurs prix ne semblent freiner l'engouement de certaines clientes, sûrement éblouies par tant de promesses pourtant sans grande garantie de succès car ce qui m'effraie en tant que consommatrice c'est que outre le caractère mensonger de certains produits miracles «luxueux», il y a un réel danger dans les cosmétiques qui contiennent des substances hautement nocives. C'est le cas notamment pour les produits qui blanchissent la peau et qui comportent de l'hydroquinone, du mercure ou encore des dérivés de cortisone connus pour leur pouvoir décapant donc blanchissant et qui peuvent s'avérer mortels dans certains cas. Les défrisages capillaires, tels les lissages brésiliens à base de formaldéhyde, substance réputée cancérigène, sont aussi très dangereux pour les utilisatrices, mais malgré cela en vente libre dans de nombreux magasins en Algérie. Des dérivés de la mondialisation qui peuvent sérieusement nuire à la santé publique, surtout en l'absence de réglementation et d'organismes sérieux devant protéger des consommateurs dupés et empoisonnés par tant de promesses et de charlatans».
Malika, 58 ans
Les herboristes, des magiciens en herbe. En effet, les enseignes de phytothérapie ou herboristeries sont dans la plupart des cas des boutiques où se vendent les épices alimentaires ; les petites échoppes d'antan ont laissé place à de vraies cavernes d'Ali Baba où se côtoient les poivres, cumin, paprika et autres plantes aromatiques avec les tisanes qui soulagent les douleurs abdominales ou qui aident à guérir d'un rhume en passant par les mixtures à base de gingembre et de fruits secs censées renforcer les capacités et les performances physiques. Autre domaine dans lequel l'épicier du coin s'avère être l'adresse incontournable, les ingrédients qui entrent dans la préparation de potions magiques, des filtres d'amour aux fumigations qui annulent les sorts. Une science occulte bien réelle et qui constitue un secret bien gardé chez certaines familles algériennes. Malika ne peut vivre sans son épicier. «C'est à Béjaïa que se trouve l'herboriste chez lequel je me procure mes herbes et mes ingrédients. En plus de vendre des épices, Zaza, tel est le surnom de ce commerçant pas comme les autres, tire les cartes et prépare soit des filtres d'amour, soit des talismans pour protéger contre ceux-ci. Par ailleurs, j'ai mes propres recettes que je prépare à la maison et qui ont toujours prouvé leur efficacité. Par exemple, il existe une roche calcaire de couleur rose que tous les épiciers vendent, cela s'appelle «el habala», le nom est bien explicite puisqu'elle permet aux femmes qui s'en servent de rendre leurs hommes fous d'amour pour elles, elle s'utilise en fard à joues, en rouge à lèvres ou dans le khôl. Je suis consciente que les gens prennent mal ce genre de pratiques qu'ils considèrent comme de la sorcellerie, mais j'estime que vouloir garder son mari et se faire aimer de lui est légitime surtout quand ont voit le comportement peu galant de certains hommes qui négligent ou trompent leurs femmes sans se sentir le moins du monde coupables. J'utilise également mes préparations pour protéger mes filles du mauvais œil en faisant par exemple des fumigations de «fassoukh» qui fait fondre les mauvaises ondes transmises par les gens envieux. Certains herboristes sont des savants de ces arts méconnus et secrets; néanmoins, il faut que les gens sachent que la magie et la sorcellerie existent et qu'il ne faut pas sous-estimer le danger de certains sorts, le Prophète (QSSSL) nous a clairement averti contre le mauvais œil' Il faut donc se tenir au courant et savoir se protéger et surtout protéger les siens».
Ali, 60 ans
Le champignon tibétain, le nouveau produit miracle, ce nouveau venu des hautes steppes tibétaines séduit de plus en plus d'Algériens amateurs de méthodes douces. Le kéfir, l'autre nom du champignon tibétain, originaire du Caucase, s'est largement répandu, notamment dans l'ex-URSS, où il est fabriqué industriellement. Dans les préparations traditionnelles, on fait macérer du lait contenu dans une outre, en présence d'un fragment d'estomac de mouton, de veau ou de chèvre. Après coagulation, on remplace le produit par du lait frais, et ce, pendant quelques semaines au bout desquelles apparaît peu à peu sur la paroi interne de l'outre une croûte spongieuse et blanchâtre. Celle-ci, divisée et séchée, constitue les graines de kéfir. Des graines aux nombreuses vertus et qui, cerise sur le gâteau, sont cédées gratuitement par ceux qui les cultivent. Ali, jeune retraité, vient de rejoindre le club du champignon tibétain, «c'est un ami qui me l'a conseillé dans le traitement des douleurs du colon dont je souffre depuis toujours et qu'aucun traitement médical n'a pu soulager. Depuis que j'utilise le kéfir, mon état de santé général s'est nettement amélioré et mes douleurs se sont peu à peu envolées. Des recherches sur le net m'ont également permis de savoir que le kéfir est considéré comme un antibactérien, un anti-infectieux, un antifongique et un anti-tumoral. Il augmenterait la longévité, stabiliserait le taux de cholestérol, renforcerait le système immunitaire et est considéré comme une purifiant et un reconstituant de la flore intestinale. Toute ma famille l'utilise, je le conseille à tous mes proches qui ne se sont jamais mieux portés».



Je suit a la recherche de kefir de fruit .I am looking for water kefir grain.estioy buscando kefir de agua ...yo tengo kumbucha.. I have Kombucha J ai kombucha
Djamel Ghezouani - Operator - Tlemcen, Algérie

12/03/2015 - 246697

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