Bouira - ENVIRONNEMENT

M’Chedallah (Bouira) - La carrière de tuf décriée "Déforestation et bouleversement du milieu"



M’Chedallah (Bouira) - La carrière de tuf décriée




L’extraction du tuf en plein milieu forestier dans les deux localités d’Assif Assemad et Ath Yakhlef, à l’ouest de la commune de M’Chedallah (40 km à l’est de Bouira), cause des dégâts sur l’écosystème.

Cette région du versant sud du Djurdjura ne cesse de subir la main ravageuse de l’homme. Après les feux de forêt, les défrichements illicites, le tissu végétal de la région a considérablement rétréci.

Avec l’implantation d’une carrière d’extraction de tuf, les dégâts sont visibles de loin. Deux larges surfaces dénudées de toute végétation.

D’après nos sources, c’est une entreprise chinoise qui exploite les deux gisements de tuf. Cette matière première est acheminée vers le projet de réalisation de la pénétrante qui reliera la wilaya de Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest. Des centaines de camions de gros tonnage transportant le tuf causent des désagréments en créant des embouteillages permanents.

Contacté à ce sujet, le conservateur des forêts de la wilaya de Bouira a déclaré: «C’est une commission de la wilaya composée de plusieurs parties, après étude du dossier, qui a donné l’autorisation pour l’exploitation du gisement.»

Le responsable tient à préciser qu’une fois l’exploitation terminée, le site sera remis à son état initial et sera reboisé. Malheureusement, cette promesse pourrait ne pas se réaliser.

L’expérience d’une autre carrière de tuf sise à Adrar Segane, à l’extrême sud de la commune d’Ath Mansour, est révélatrice. Elle a aussi servi à alimenter le chantier de l’autoroute Est-Ouest. Quatre ans après la fin des travaux d’extraction, le terrain n’a fait l’objet d’aucun reboisement.

Dans les deux carrières de tuf de M’Chedallah, même en phase d’exploitation, le danger est imminent. En cas de fortes pluies, la boue émanant des deux carrières pourrait emporter tout sur son passage. La canalisation qui, autrefois, permettait l’évacuation d’importantes quantités d’eaux pluviales sous la RN30 est partiellement obstruée, a-t-on constaté sur place.

Au bureau du service d’hygiène et de la protection de l’environnement de l’APC de M’Chedallah, une responsable nous a affirmé qu’aucune plainte n’a été déposée par les habitants de la région contre la présence de la carrière de tuf.


Photo: L’exploitation du tuf s’accompagne de déforestation

Omar Arbane



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