
Le premier jour du Ramadhan a tout simplement confirmé toutes les craintes et peurs qui se sont emparées du citoyen. Hier sur les étals de la ville de Bouira, les commerçants, sans aucun scrupule, se sont donnés à coeur joie pour saigner le peuple. Ni ces commissions annoncées en grande pompe, ni ces brigades de contrôle n'étaient sur le terrain. «L'affaire concerne le client et le vendeur, l'Etat lui est en vacances», nous dira ironiquement un jeune vendeur d'herbes. Au marché couvert de l'ex-gare routière, au marché informel des 1100 Logements ou celui d'«El Kalitous»... les prix étaient les mêmes. «Ils ont doublé en trois jours», nous annonce un enseignant retraité. «Rien ne peut expliquer cette situation sinon la volonté de s'enrichir rapidement dans un bazar légalisé», ajoutera notre interlocuteur. «Jeudi dernier, la tomate coûtait 35 DA, la courgette 50 DA, l'haricot vert 75 DA, et le citron 50 DA... comment ces produits peuvent doubler en une journée' Où est l'Etat' L'autre preuve que la spéculation reste l'unique raison est le fait qu'à Saïd Abid, un village situé à 7 km à l'ouest du chef-lieu, la tomate coûtait hier 35 DA, la pomme de terre 35 DA, la courgette et la carotte 50 et 45 DA...» résume notre enseignant.
Chez les bouchers, l'heure est à la mise en place du dispositif propre au mois de Ramadhan. Une enseigne commerciale très connue au niveau national est installée depuis une année à Bouira. Pour son premier Ramadhan tout le monde attendait ce grand bazar commercial.
La viande rouge qui la semaine passée était affichée à 1190 DA/kg est passée à 1400 DA/kg. On s'est arrangé bien sûr pour gommer tout prix sur la grande pancarte promotionnelle. Le poulet aussi et dont la date de péremption était pour le 24 affichait 339 DA/kg. Dehors, les prix variaient entre 1200 DA pour l'agneau et 900 DA la viande bovine. Le poulet, lui, valait 340 DA/kg chez la majorité des bouchers. Malgré cet envol des prix, de longues chaînes étaient visibles sur la totalité des lieux que nous avons visités. Pour les légumes, la viande, la zlabia, les fruits, les boissons... les gens achetaient sans rechigner. Ce sont peut-être les mêmes clients qui, le soir autour d'une table du café du coin, critiqueront l'Etat, le pouvoir, les commerçants... et crieront au scandale en accusant le pouvoir de les avoir abandonnés entre les mains des spéculateurs.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdenour MERZOUK
Source : www.lexpressiondz.com