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Bouira À la mémoire du Palestinien Yacine Salah Messaoud



Bouira À la mémoire du Palestinien Yacine Salah Messaoud
Publié le 02.01.2024 dans le Quotidien l’Expression

L’hommage était immense, à la mesure des services rendus de ce grand professeur et poète palestinien
Le défunt, Yacine Salah Messaoud, n’était pas que poète et prof. Il était aussi palestinien et résistant. L’association Solidarité et réconciliation de Semache, où il s’est établi en 1967, jusqu’à sa mort le 21 décembre 2023, a tenu à honorer sa mémoire en organisant, hier, à la Maison de la culture Ali Zaamoum une cérémonie à laquelle ont assisté les autorités civiles et militaires, les membres d’autres associations, des enseignants et nombre de citoyens.
La salle était presque comble. C’est devant cette assistance qu’un de ses anciens élèves, titulaire d’un doctorat, a pris longuement la parole pour dresser un portrait haut en couleur de celui qui fut un valeureux résistant en son pays avant de devenir prof et de s’installer en Algérie. À la recherche d’un emploi, ayant transité d’abord par la Tunisie, il avait alors atterri à Tébessa, puis à Tazmalt, avant de se fixer en 1965 à Ath Akhlef, sur le conseil d’un ami savant comme lui, Mohamed Oufellah, puis, en 1967, à Semache, où il a fondé une école dont sont sorties des centaines de diplômés brillants, qui, selon le conférencier, occupent différents postes clés dans l’administration et l’enseignement. Il avait aimé ce village. Il y vivait comme s’il y était né, sympathisant avec les gens, partageant avec eux ses peines et ses joies, son amour de l’Algérie et celui de la Palestine. Honnête, passionné de science et de poésie, il a laissé beaucoup de poèmes sur la Palestine et sur Semache. Il a été exemplaire dans tout ce qu’il faisait. « Vous êtes les dignes fils de Ben Badis » ne manquait-il pas de rappeler à ses élèves. » Leur prédisant un bel avenir, il leur lançait encore :
« Vous êtes le présent et le futur. » Il n’avait qu’une peur : mourir loin de sa patrie, mourir avant la libération. Mais le conférencier a été formel : l’exilé palestinien avait retrouvé en Algérie une patrie et à Semache une famille.
Le représentant de l’ambassade de Palestine en Algérie et celui de l’OLP, présents à cette cérémonie, sont intervenus un peu plus tôt pour rappeler les horreurs que vivent quotidiennement les Palestiniens, et notamment l’enclave palestinienne depuis les attaques du 7 octobre. Mais alors que le premier a saisi cette occasion pour appeler à plus de solidarité avec le peuple palestinien, soulignant les liens profonds qui existent depuis longtemps entre les deux peuples (des familles algériennes vivant depuis 1948 en Palestine et des familles palestiniennes vivant en tant que familles algériennes depuis l’indépendance), le second, dans son discours, a fustigé le gouvernement israélien qu’il a rendu responsable de crimes contre l’humanité, en voulant pour preuve le ciblage criminel des hôpitaux, des écoles et des maisons de civils. Tous ont également dénoncé la complicité, non moins coupable, des alliés d’Israël qui se traduit par un soutien sans faille. À … la fin, ils ont insisté sur la détermination du peuple palestinien à recouvrer un jour sa liberté et son indépendance sans concéder un seul pouce de sa terre. Alors régnera une ère de paix et de prospérité. La cérémonie a été longue. Il y a eu d’autres interventions, d’autres hommages et d’autres lectures de poèmes avant de se clore par ce moment émouvant où les membres de la famille du défunt ont été honorés.
Ali DOUIDI

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