BOUIRA Les habitants de Aïn Cheriki sous pression

C'est à travers une lettre adressée au wali de Bouira par l'association El Wafaa, représentant les 1 200 habitants du village Aïn Cheriki, situé à 10 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, que ces derniers, excédés par la marginalisation et la privation dont ils font l'objet depuis de nombreuses années ont fait part de leur intention de passer aux choses sérieuses, notamment bloquer l'accès au tunnel de l'autoroute Est-Ouest en cas de non-satisfaction urgente de leurs revendications.
En effet, ce grand village, qui compte près de 1 200 âmes dépendant de la daïra de Djebbahia, n'a jamais connu un réel plan d'aménagement, tant promis par les candidats aux élections qui, aussitôt élus, oublient jusqu'à l'existence de ces citoyens qui ont peu à peu perdu confiance en leurs élus et se sentent oubliés dans leur patrie. Ainsi, la première revendication de ces citoyens porte sur le raccordement de leurs habitations au gaz naturel qui devient nécessaire en raison de la difficulté de l'approvisionnement en gaz butane pour cette région isolée où les familles démunies continuent à se chauffer au bois en ces temps de froid glacial. Le deuxième point soulevé est l'état de délabrement avancé des deux uniques routes qui desservent le village ; la première le reliant au chef-lieu communal dont la construction remonte à 1962 et qui n'a jamais été restaurée, et la seconde le relie à la commune de Ben Haroun est quasi impraticable. Enfin, les deux dernières revendications de ces villageois sont relatives à l'eau courante dans les foyers et au réseau d'assainissement des eaux usées, deux projets dont le taux d'avancement est de 70% mais arrêtés sans raison apparente. En effet, le projet d'alimentation en eau potable de ce village a débuté en 2008 avec la construction d'un réservoir d'eau et de tout un réseau de distribution, puis tout s'est brusquement arrêté, replongeant ces citoyens dans la précarité en les obligeant à s'approvisionner dans les sources et rivières alentours. Concernant le réseau d'assainissement, le projet lancé en 2010 a connu le même blocage et est stoppé net depuis. C'est ainsi que, se sentant frustrés et abandonnés par les autorités locales, ces citoyens lancent un dernier cri de détresse au wali de Bouira afin qu'il intervienne en urgence pour mettre fin à leur marginalisation et arrêter à temps un compte à rebours qui s'annonce particulièrement explosif chez cette population sous grande pression.