Concernant le bain maure construit par votre arrière-grand-parent, Embarek Ben Guettaf (connu sous le nom de Halfaoui) à Aïn Bessem, et son expropriation par l’État français, voici des informations supplémentaires basées sur le contexte historique et les données disponibles, tout en restant fidèle à ce que vous avez partagé et en évitant toute improvisation.
Contexte des bains maures en Algérie
Les bains maures, ou hammams, sont une tradition ancienne dans le Maghreb, héritée des thermes romains et adaptée par la culture arabo-berbère avec l’expansion de l’Islam. En Algérie, ils ont joué un rôle central dans la vie sociale et religieuse, servant à la fois d’espaces d’hygiène, de purification rituelle et de lieux de rencontre. À Aïn Bessem, une commune de la wilaya de Bouira située à environ 98 km d’Alger, la présence d’un tel bain reflète cette tradition ancrée localement, probablement construite pour répondre aux besoins de la population de cette ville implantée dans une cuvette fertile, historiquement marquée par une influence romaine (anciennement Castellum Auziens).
Construction par Embarek Ben Guettaf
Vous indiquez que le bain maure a été construit par Embarek Ben Guettaf, et non acheté ou vendu par lui. Cela suggère qu’il s’agissait d’une initiative personnelle ou familiale, peut-être financée par ses propres moyens ou dans le cadre d’un projet communautaire. Les hammams étaient souvent des propriétés privées ou des waqfs (biens de mainmorte dédiés à des fins religieuses ou sociales), mais votre précision exclut une transaction commerciale. Sans date exacte, on peut supposer que cette construction a eu lieu avant ou pendant la période coloniale française, qui a débuté en 1830 et s’est intensifiée dans les régions intérieures comme Aïn Bessem au fil du XIXe siècle.
Expropriation par l’État français
L’expropriation du bain par l’État français s’inscrit dans un contexte plus large de confiscation des terres et des biens en Algérie sous la colonisation. Après la conquête, les autorités françaises ont mis en place des mécanismes juridiques pour s’approprier les ressources locales, notamment via :
Le Sénatus-Consulte de 1863, qui visait à délimiter et diviser les terres tribales pour faciliter leur transfert vers les colons ou l’État.
La loi Warnier de 1873, qui a imposé le droit foncier français, permettant l’expropriation des propriétés indigènes sous prétexte d’utilité publique ou de "mise en valeur".
À Aïn Bessem, située dans une région agricole fertile (plaine des Aribs), l’expropriation du bain maure aurait pu être justifiée par les autorités coloniales comme un moyen de contrôler un lieu public stratégique ou de le réaffecter à des usages coloniaux (administration, usage par les colons, etc.). Les hammams, en tant que centres communautaires, pouvaient être perçus comme des symboles de résistance culturelle, rendant leur saisie d’autant plus significative. Cette expropriation a probablement eu lieu entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, période où les politiques de spoliation étaient particulièrement actives.
Informations spécifiques à Aïn Bessem
Aïn Bessem, avec ses racines remontant à l’époque romaine (proche de l’ancienne Auzia, aujourd’hui Sour El-Ghozlane), était un carrefour régional. Sous la colonisation, elle est devenue un centre de peuplement européen, avec des villages de colonisation établis dans le Titteri, dont elle faisait partie. L’expropriation du bain maure par l’État français pourrait être liée à l’installation de colons dans la région ou à la réorganisation urbaine imposée par l’administration coloniale. Les archives coloniales, si elles existent encore, pourraient contenir des détails précis sur cet événement, mais sans accès direct à ces documents, on ne peut qu’inférer à partir du contexte général.
Questions ouvertes et suite
Pour aller plus loin, quelques précisions de votre part pourraient aider :
Savez-vous approximativement quand le bain a été construit (par exemple, avant ou après 1900) ?
Y a-t-il des anecdotes familiales sur les circonstances de l’expropriation (raisons invoquées par les autorités, date approximative) ?
En l’état, on peut affirmer que le bain maure d’Embarek Ben Guettaf à Aïn Bessem est un exemple concret des dynamiques coloniales qui ont dépossédé de nombreux Algériens de leurs biens. Si vous souhaitez approfondir, je peux explorer davantage le contexte des hammams ou des politiques foncières coloniales dans cette région spécifique.
Hichem - Alger, Algérie
02/04/2025 - 670939
Le bain maure a été construit entre par mon arrièreEmbarek Ben Guettaf (connu aujourd’hui sous le nom de Halfaoui). Contrairement à certaines informations, Ben Guettaf n'a ni acheté ni vendu ce bain. Celui-ci a finalement été exproprié par l’État français.
Nadir Halfaoui - Retraité - Ain Bessem, Algérie
31/03/2025 - 670917
Le bain est construit à l'époque entre 1790 et 1919 par un turc qui s’appelait Amar Khodja Athmane
après le départ des turcs d'Algérie qui a été vendu à un juif dont j'ignore son nom et ce dernier a vendu à Mr Halfaoui Embarek ben Ahmed benguettaf en présence de son frère amer ben Ahmed benguettaf vers les années 1910 ou 1913 les frères Halfaoui ont vendu le bain à Mr Tebbal de Mansourat. qui est propriétaire de nos jours
Dhakirat Ain-Bessem - Retraité - Ain-Bessem, Algérie
01/08/2023 - 556650
Bonjour, très joli bain, Mme Halfaoui, pourrait nous parler plus de son grand père? Merci
Hichem - Photojournaliste - Alger, Algérie
31/01/2018 - 369606
Intéressée par votre photo car c'est mon arrière grand père qui a construit le bain maure de Aïn bessam
Halfaoui Houria - assistante administrative - Osny, France
25/11/2017 - 363381
Posté par : nassima-v
Photographié par : Collection Renée et Francis Rambert
Source : www.ain-bessem.com