Bouira - Revue de Presse

À l’occasion de la Journée dédiée à ce domaine à Bouira Éclosion de l’esprit d’entreprise



Publié le 14.02.2024 dans le Quotidien l’Expression
La foule de curieux baguenaudait à travers l’espace réservé à cette exposition qui illustrait ce fleuron des nouvelles technologies qui ont révolutionné le monde et notre vie.

L'esprit d'entreprise, qui est l'art d'entreprendre, de mener à bien une affaire ou un projet, était fortement présent, ce jeudi matin, au lycée Mohamed Seddik Benyahia de la ville de Bouira. En force, car la dizaine de stands qui se dressaient dans la cour lui était réservé. Nous les avons visités tous et recueilli avec soin les déclarations de chaque jeune entrepreneur ou chaque jeune en train de le devenir, comme on cueille dans un verger des fruits précieux. Et qu'est-ce que, dans un domaine comme l'entreprise, les idées, sinon des fruits d'un esprit entreprenant? Il y avait du monde, bien entendu. La raison? La curiosité, bien sûr. Mais pas que...Souvent l'intérêt de ces journées, nationales ou mondiales, comme celle-ci dédiée à l'Internet. La foule de curieux baguenaudait à travers l'espace réservé à cette exposition qui illustrait ce fleuron des nouvelles technologies qui ont révolutionné le monde et notre vie.
Ces porteurs de projets
Certains des exposants sont là pour montrer leur savoir-faire et leurs produits contenus dans des applications ou des dépliants. D'autres, pour parler de leurs projets en gestation. Lilia qui partage son stand avec Fito «Ami du paysan» est sur un tout autre créneau que l'agriculture ou le jardinage. Son idée est de monter une start-up pour s'occuper des malades ou les personnes qui ne peuvent se prendre en charge à domicile ou dehors. Mais un obstacle majeur dérange ses plans: le financement de son projet. C'est à ce moment que le wali arriva. Il n'avait, cependant, dans sa hotte, que des encouragements. Les cinq étudiantes qui proposent de faire le marketing pour les produits artisanaux, les costumes traditionnels ou même la restauration et qui avaient misé, elles aussi, sur l'aide de l'État pour démarrer leur projet avaient entendu mais sans lâcher prise.
Rabah a, lui aussi entendu, car son stand jouxtait celui de Inès et ses quatre futures associées. Son projet est qualifié par lui d'innovant. Il dit qu'il est unique en Algérie en ce sens qu'il consiste à introduire dans le pays la trottinette électrique. Après avoir obtenu une licence en management et en communication, il s'est rendu en France pour un voyage d'agrément. Et c'est là qu'il a eu le coup de foudre pour ce moyen de locomotion. Breveté, son idée est d'installer une agence de location dans chaque grande ville du pays. De quoi révolutionner le mode du transport! Il ne voyait pas pourquoi ces engins, moins encombrants, moins onéreux et plus écologiques, ayant séduit en France, ne susciterait pas le même engouement chez nous. Le porteur de ce projet révolutionnaire présentait, ce jeudi, un prototype de ce futur moyen de transport, qui reste, faut-il le préciser, exclusivement urbain. Le locataire pourrait se rendre d'un point à l'autre de la ville, faire des courses ou une simple promenade. L'itinéraire serait libre, mais suivi par GPS. Des renseignements sur la situation des rues peuvent même être fournis au conducteur via son portable et des déviations proposées pour éviter les encombrements. C'est du solide et il pensait obtenir sans peine un crédit pour son projet. Quant à l'acquisition du matériel, son plan est de faire appel à des fournisseurs chinois. L'entreprise de location des trottinettes électriques générerait au début 25 postes d'emploi.
Optimo est le dernier «chapiteau» de la première rangée. Le jeune qui la gérait a plus l'air d'un artiste que d'un étudiant ou d'un entrepreneur. Il s'appelle Zinedine, il est de Bouira, et est associé à trois autres étudiants, natifs de Boumerdès. Convaincu de l'originalité de son idée, il veut se lancer dans ce qu'il appelle une plate-forme en ligne mise à la disposition des entreprises qui ont envie d'optimiser le rendement de leurs activités. Les services qu'elle offre concernent la logistique. Offrir les informations nécessaires résultant d'une étude de l'itinéraire emprunté par les moyens de transport lors de la livraison des marchandises commandées, surveiller les conducteurs qui, souvent, perdent beaucoup de temps en cours de route, telle est la nature de ces prestations. «C'est à la fois un gain de temps et d'argent que nous permettons à l'entreprise de réaliser», résumait notre interlocuteur. L'efficacité est le slogan de cette plate-forme dont le logo est tout provisoire, avertissait le jeune étudiant aux allures de bohème.

Hygiène et écoute du citoyen
Le wali a fait la tournée de l'exposition. Il y a soudain moins de monde. Au stand Nadif, le premier par lequel commençait la deuxième rangée de l'expo, l'Hymne national retentit au moment où nous y touchions. Une conférence se donnait sur cette prodigieuse trouvaille technologique qui contractait le temps et l'espace jusqu'à l'enfermer dans une boîte à peine plus grande qu'une boîte d'allumettes. Nous sacrifions la théorie pour la pratique, l'abstrait pour le concret. Ce que disait ce docteur d'université venu pour disserter sur l'Internet et ses réseaux, les recherches qu'ils permettent de faire, mais les dangers qui guettent l'internaute trop jeune ou peu averti, tout le monde le sait. En revanche, ces entrepreneurs en herbe ou ayant déjà le pied à l'étrier, comme on dit, nous ont paru du plus haut intérêt.
Ce service, ou pour parler comme Mme Larbi qui en est chargée, cette application se trouve au siège de la wilaya. C'est à partir de là qu'une surveillance sans relâche s'exerce sur les 12 daïras où sont implantés ce que notre interlocutrice désignait par cette expression: point focal. À ce niveau, indiquait cette dernière, sont recueillis les textes ou les photos signalant un point noir dans une commune. À titre d'exemple, Mme Larbi citait un tas de déchets dans un coin de la rue dans une commune donnée.
Un citoyen dont le civisme mérite des louanges le voit et le signale soit par téléphone, soit par écrit ou au moyen d'une photo. L'information arrive au point focal. Elle va directement à l'Agence nationale des déchets (AND) qui, après examen, informe la wilaya par le biais de l'application dite «Ndif». Cette dernière contacte la daïra concernée pour faire disparaître aussitôt le point noir, c'est-à-dire l'amas d'ordures. Cette façon systématique et moderne de faire la traque aux déchets pour améliorer les conditions d'hygiène à travers tout le territoire de la wilaya, impensable, il y a une dizaine d'années, est devenue une règle générale que tout le monde voit appliquer dans sa ville ou son village. Il s'agit d'être attentif et de signaler tout ce qui constitue une menace pour notre cadre de vie.
À côté, un autre service attaché à la wilaya consiste en un numéro vert, le fameux 11 00. Ce numéro met directement en contact avec le ministère de l'Éducation. Le second, 11 02 appartient à la wilaya. Ces deux services que l'on peut joindre, comme bien on y pense, par téléphone, traitent, depuis leur installation en 2015 par le même ministère, des problèmes des citoyens en leur fournissant les solutions qu'ils attendent. De cette façon, cesse pour ces derniers ce sentiment d'abandon et d'oubli qui développe en eux la perte de confiance dans les institutions de l'État, le repli sur soi et parfois le désespoir qui conduit à bien des drames. Écouté, conseillé, pris en charge à l'échelle nationale ou au niveau local, le citoyen voit se nouer des liens étroits avec les responsables à tous les niveaux et prend conscience de sa place au sein de la société. Ainsi se construit en lui le concept de la démocratie participative dont il devient le maillon fort.

Une entreprise prospère
Étaient aussi à cette exposition Algérie télécom avec ces différentes formules de facturation et d'abonnement Clik ou Pack et la direction de transmission avec tous les moyens mis à sa disposition comme le Switch pour créer les liaisons entre les réseaux, le stockage de l'énergie nécessaire à la mise en marche de ce service, le Multi- plexus en fibre optique pour la liaison et la conversion entre deux réseaux à l'intérieur et à l'extérieur, l'ondulateur Rack pour la production de l'énergie électrique, le stabilisateur électrique, l'ondulateur de bureau, etc.
Le dernier stand était occupé par l'école Académie. Sa mission, selon son directeur Hamza Meziani est de corriger ce que l'Internet a d'inconvénient et d'exploiter à fond les avantages qu'elle accorde en les mettant au service des enfants. C'est ainsi qu'est née l'idée de créer une vingtaine d'ateliers pour permettre aux enfants de s'exprimer à travers les activités qui s'y développent. Walid avait 3 ans quand il avait été inscrit à cette école. Il n'avait jamais ouvert la bouche pour parler, selon sa tante, rencontrée à cette occasion. Il en est sorti triomphant de son handicap. Même cas pour Haymen, 4 ans. «Vous auriez dit un autiste. Maintenant, il participe chez nous à des émissions où il a acquis un grand talent», témoignait le patron de la boîte. Son projet après son retour de Barcelone où il a participé au festival 2022 organisé dans le cadre de l'Imed, et où sa femme a obtenu le 2e Prix pour son roman La mer des mots, son projet est de créer une ferme pilote. Son ami, Abderraouf exposait à côté de lui. Son application Darwini consiste à mettre les malades en contact avec un médecin, de prendre rendez-vous pour eux et de les informer à temps quand viendrait leur tour. La conférence terminée, les exposants pliaient bagage...
Ali DOUIDI

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