Bouira - Revue de Presse

A Bouira, c?est la colère




La population de Aïn Laloui était hier dans tous ses états. Elle ne s?attendait pas à tant de violence dans la répression qui a suivi les émeutes qui ont éclaté samedi dernier dans cette localité distante de 15 km de Bouira. Elle comprenait encore moins que cette violence inqualifiable se soit exercée plus spécialement à l?encontre de jeunes dépassant rarement les 20 ans. Le silence des autorités face à l?inquiétude de ces habitants est dénoncé avec force et les gendarmes qui ont sévi de manière sélective à l?égard de certains émeutiers, alors qu?en même temps ils faisaient preuve de complaisance envers d?autres, sont montrés du doigt. Selon certains citoyens dont des proches ont été arrêtés, les auteurs de cette répression n?ont pas hésité à violer les domiciles pour arrêter les jeunes manifestants. Mohamed, un quinquagénaire, raconte comment son fils Toufik âgé de 19 ans a été arrêté au café et battu à mort par les gendarmes. Naïli, un jeune de 19 ans, montrait une marque de coup sur son bras gauche. Il travaillait au café et était rentré pour manger quand il a été arrêté et roué de coups. Karim a le même âge et possédait un étal de cigarettes quand il a été interpellé. « Mon fils a 18 ans, raconte Saïd, un commerçant. Il m?aidait à tenir le local. Il était rentré pour manger. Il a été pris de la maison. » On raconte aussi qu?un enfant de 7 ans a été maltraité par les éléments de la gendarmerie et le président de l?APC embarqué pour être relâché peu après. Ces mêmes éléments ont arrêté 60 jeunes, le jour des émeutes. Ils en ont gardé 8. Le lendemain, ils en ont embarqué 70 et retenu 12. Ce sont en tout 20 manifestants qui sont sous les verrous. Cette façon de faire exaspère la population. « Nous voulons que tous nos enfants soient libérés sans distinction aucune », exige un des citoyens rencontrés hier devant le siège de l?APC de Aïn Laloui. Sans quoi, menaçaient plusieurs autres, il y aura du grabuge. Cet ultimatum qui expirera dimanche prochain est lancé aux autorités pour les obliger à sortir de leur silence.

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