Bouira - Revue de Presse

66e anniversaire de la mort en martyr du commandant Si Lakhdar Le faucon des monts Zbarbar



66e anniversaire de la mort en martyr du commandant Si Lakhdar Le faucon des monts Zbarbar
Publié le 06.03.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le commandant Si Lakhdar faisait partie de ces gens qui voyaient dans le sacrifice pour le pays une espèce de devoir absolu.
Rabah Mokrani, dit Si Lakhdar, est natif de Lakhdaria
Le commandant Si Lakhdar, de son vrai nom, Rabah Mokrani, a été l'hôte symbolique de sa ville natale, Guergour à Lakhdaria dans la wilaya de Bouira en lui consacrant un vibrant hommage à sa mémoire. La commémoration du 66e anniversaire de la mort en martyr du commandant Si Lakhdar, tombé au champ d'honneur le 5 mars 1958, a été cette année chargée d'histoire, en se rappelant de l'homme, le héros et le téméraire guerrier, celui que l'on appelait le faucon des monts Zbarbar. Un de ses compagnons, Ahcen Meddour, a témoigné lors de l'ouverture de la cérémonie de commémoration en soulignant que «Le commandant Si Lakhdar, de son vrai nom Rabah Mokrani, est connu pour son parcours héroïque qui est plein d'actes de courage et d'héroïsme menés avec ses compagnons d'armes pour libérer le pays du joug colonial», a-t-il déclaré à la mémoire du chahid tombé au champ d'honneur dans un accrochage avec les soldats de l'armée coloniale à Djbel Belgroune dans la wilaya de Médéa. Le commandant Si Lakhdar a vu le jour dans une famille très modeste qui vivait une vie reflétant la difficile condition que subissait la majorité des «indigènes» de l'époque. Il est né en 1936, il a entamé sa scolarité comme tous ses semblables qui ont obtenu leur certificat d'étude. Après ce parcours, il a côtoyé des gens qui s'intéressaient au Mouvement national à travers des anciens militants du Parti du peuple algérien (PPA). Ce premier contact a été vite transformé en élément d'action au service de la Révolution nationale qui s'est déclenchée le 1er Novembre 1954. Sa première mission était la «mise en place des premiers groupes de moudjahidine dans la région de Lakhdaria et Aïn Bessem». Sa prédisposition au travail de terrain et la maîtrise des combats individuels lui ont permis d'accéder très vite au grade et aux responsabilités militaires. Il a été désigné en 1955 comme chef d'unité de combat de choc, opérationnelles à travers les différentes zones de la Wilaya IV historique. Son courage et son sérieux lui ont permis aussi d'être désigné avec son compagnon Ali Khodja pour assurer la formation des commandos d'élite de l'Armée de Libération nationale (ALN).
Il a mené des opérations qui sont restées gravées dans les mémoires des combattants qui luttaient pour la libération du pays et des soldats de l'armée coloniale. Un autre compagnon qui s'appelle Mustapha Blidi a témoigné de l'héroïsme du commandant Si Lakhdar et sa mort en brave et en téméraire face à une armée coloniale équipée de tous les moyens militaires d'une grande guerre y compris l'aviation. Blidi déclarait que «Un jeudi noir. Si Abdelaziz, qui avait été promu l'avant-veille au grade de capitaine, ainsi que les deux frères Kartali qui vont tomber héroïquement au champ d'honneur, le commandant Si Lakhdar, gravement touché, gisait sur un brancard de fortune. Si Azzedine, en plus de sa blessure de la veille, a reçu neuf éclats d'obus au niveau des reins. Nous avions décroché vers 17 h, la nuit tombante et le temps orageux ont considérablement favorisé notre repli vers Ouled Zenine. Dans notre retraite, nous avons été surpris par une embuscade tendue par une unité de Chérif ben Saidi et son adjoint Hama, des ralliés très dangereux, car ils connaissaient aussi bien le terrain que nos techniques de combat», a souligné le moudjahid Mustapha Blidi. Commandant Si Lakhdar avait un seul souci, c'était de ne pas tomber entre les mains de l'armée coloniale même en étant mort. Voilà ce que dira Mustapha Blidi à ce propos: «Nous atteignons Oued Zenine où Si Lakhdar a vitement été installé dans une maison pour recevoir des soins, à son chevet Si Azzedine et Si Abdenour. Dans son délire, notre commandant réclamait sa carabine: «Si Azzedine, recommandait-il avec insistance, surtout ne me laisse pas tomber entre les mains de l'armée française!» Cette détermination de continuer le combat jusqu'à la mort renseignait sur le niveau de conscience qu'avaient nos moudjahidine qui ne reculaient pas devant la mort, puisque tout cela est vu comme un prix à payer pour que le pays puise recouvrir sa souveraineté et arracher vaillamment son indépendance. Le commandant Si Lakhdar faisait partie de ses gens qui voyaient dans le sacrifice et le dévouement suprême pour le pays une espèce de devoir absolu.
Hocine NEFFAH

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