B.B.Arreridj - ENVIRONNEMENT

Situées à proximité de la plus grande réserve d’eau de la région: Des localités ont soif à Bordj Bou Arréridj


Situées à proximité de la plus grande réserve d’eau de la région:  Des localités ont soif à Bordj Bou Arréridj




A Lachebor et Makhamra, particulièrement, les hommes et les bêtes ont soif. Depuis des mois, les habitants de Lachebor et de Makhamra battent le pavé.

La raison de leur colère ?

La sévère pénurie d’eau qui frappe leur village. Pourtant, ils sont situés dans la commune d’El Achir, 9 kilomètres à l’ouest de Bordj Bou Arréridj, où se trouve la plus grande réserve d’eau de la région.

«C’est quand même affligeant qu’on ait autant de sources d’eau dans notre région et qu’on souffre de soif», disent les habitants des deux villages.

Une fois par semaine et pour une durée qui ne dépasse pas les 20 minutes, selon les villageois, l’eau coule dans leur robinet.

«On n’arrive même pas à remplir deux jerricans», s’insurge Lotfi, un habitant de Lachbor.

«Pour combler ce manque, nous sommes obligés d’aller puiser de l’eau du forage d’un privé ou d’acheter une citerne chaque trois jours à 900, voire 1.000 DA», ajoute-t-il, en se demandant pourquoi l’APC a interdit au propriétaire du forage de nous ravitailler en eau!

«Qu’ils nous ramènent l’eau eux alors!»

A Makhamra, Abdelkader nous reçoit dans son jardin à la terre craquelée, entre une fontaine d’où rien ne coule et un poulailler, où les volailles n’ont pas vu une goutte d’eau depuis des jours. Abdelkader et les sept membres de sa famille n’ont plus été ravitaillés depuis le passage, il y a cinq jours, d’une citerne réquisitionnée pour approvisionner les habitants des deux villages et d’autres régions environnantes.

«J’ai des petits-enfants qu’on ne peut pas doucher et ils ont besoin de boire», se désole-t-il.

La chaleur avoisine les 40 degrés au plus fort de la journée. Dans une région où oliveraies et champs de blé s’étendent à perte de vue à flanc de colline, une partie des réserves va à l’irrigation. Makhamra, Lachebor, comme tous les villages de la région, doivent acheter leur eau au prix fort. La montée au créneau des habitants de ces deux villages ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait longtemps depuis qu’ils ont attiré l’attention des autorités locales, mais en vain. Ne voyant rien venir, ils ont décidé, après une assemblée générale, de passer à l’action tout en exigeant d’avoir comme seul interlocuteur le wali plutôt que le chef de daïra et l’édile communal.

Pour l’intérimaire du président de l’APC, Mourad Bentorki, l’APC a demandé au propriétaire du forage de ne plus donner l’eau suite aux infractions, dont celle d’‘‘exploitation abusive de la nappe’’ constatée par les services des eaux de la direction de l’hydraulique.

«Maintenant, nous pouvons approvisionner les habitants des deux villages en eau», ajoute-t-il.

L’on signale également que ce problème d’arrêt d’alimentation à partir de ce forage privé touche aussi les colporteurs de la région, qui approvisionnent les habitants, les agriculteurs, les éleveurs et les commerçants d’El Achir, de Medjana et même de Mansoura et Bordj Bou Arréridj. Madani s’alarme des conséquences dramatiques sur son élevage bovin.

«Des animaux sont en détresse», raconte cet éleveur de 49 ans.

«J’ai besoin d’eau chaque jour pour mes bêtes, or mes puits sont à sec», dit-il, en montrant les deux seaux qui restent du ravitaillement reçu la veille.

«Parfois, je suis obligé de ne pas nourrir les bêtes, parce que j’ai peur qu’ensuite elles réclament de l’eau»

«Si ça continue, je vais tout arrêter et vendre», lâche-t-il.

«Qu’on nous ravitaille ou qu’on nous laisse puiser de ce forage».


A. B.







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