Face aux risques des feux de forêt et d'incendies touchant les récoltes, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a réitéré son appel aux citoyens « à faire preuve de conscience et à suivre les consigne préventives » afin d'éviter le pire en cette période marquée par des températures élevées et un terrain propice à la propagation du feu. A travers un communiqué publié jeudi, le ministère a souligné l'importance de «faire preuve de conscience, de suivre les consignes de prévention et de collaborer avec les autorités compétentes, en signalant immédiatement toute urgence via les numéros 10-21 et 10-70». Ces consignes de prévention interviennent dans un contexte marqué par «une hausse des températures, ce qui augmente le risque d'incendies, considérés comme véritable menace pour les vies, les biens et les ressources naturelles et agricoles», soulignent la même source.
Pour sa part, le Directeur général des forêts (DGF), Djamel Touahria, a dressé un bilan de la situation globale des incendies à travers toutes les régions du pays, affirmant dans ce sillage que la campagne nationale de prévention et de lutte contre les feux de forêt avançait à bonne allure, notamment grâce aux ressources humaines et matérielles mobilisées à cet effet. Pas moins de 390 incendies ont été enregistrés depuis début mai au niveau national, et ils ont été totalement circonscrits, a révélé M. Touahria dans un entretien accordé à l'APS. Dans le détail, il a précisé que ces incendies ont touché 1.789 hectares, principalement des terrains appartenant à des particuliers, un chiffre en baisse par rapport à la même période de 2024, lors de laquelle 1.950 hectares ravagés par les feux ont été recensés, dont environ 630 hectares de forêts et 150 hectares d'arbres fruitiers, tandis que le reste est composé de taillis et de buissons, a indiqué le directeur général. Notant que la plus grande superficie ravagée par le feu a été enregistrée à Djaafra dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, soit 705 hectares, selon M. Touahria, qui a souligné que cet incendie a été maîtrisé, malgré le relief accidenté et la densité de la forêt concernée qui s'étend sur 34.000 hectares. M. Touahria a considéré que ce bilan est «très positif» comparativement aux pays du bassin méditerranéen, à l'instar de l'Espagne, de la France, de la Turquie et de la Syrie qui ont enregistré en cette saison estivale d'importants dégâts suite aux incendies.
L'extinction totale et rapide des incendies recensés a été possible grâce aux moyens humains et matériels mobilisés à cet effet, dont les drones, souligne le directeur général qui a salué, par là même, la contribution des établissements d'enseignement supérieur et des start-up au développement de systèmes innovants d'alerte précoce aux incendies, dont le système conçu au Centre de développement des technologies avancées (CDTA) à Médéa, comprenant un appareil émetteur à impulsions lumineuses qui scanne l'horizon via un système rotatif, permettant de détecter à distance la fumée d'un potentiel foyer d'incendie. A cela s'ajoute un système développé par une start-up constitué de caméras de surveillance, à même de fournir toutes les données nécessaires dès le départ de feu et permettre sa géolocalisation.
Dans le cadre de la campagne nationale de prévention et de lutte contre les feux de forêt, 6.000 agents ont été mobilisés, outre la fourniture de véhicules d'intervention rapide, l'ouverture de pistes et de tranchées pare-feu (des tours de contrôle) et la réalisation de plusieurs bassins d'eau au niveau des forêts, permettant ainsi une intervention immédiate afin d'éteindre les incendies et de juguler leurs effets. Concernant l'opération de réhabilitation et d'extension du Barrage Vert, le directeur général a révélé que la surface boisée avait dépassé les 25.200 hectares, sur une superficie programmée à l'horizon 2030 estimée à 400.000 hectares. Outre le reboisement, l'opération comprend d'autres programmes consistant à lutter contre l'ensablement par la plantation, à travers des techniques modernes, à fixer les dunes de sable et à créer des pépinières dans les wilayas concernées. Un programme spécial a été mis en place pour étendre les superficies consacrées au chêne-liège et les protéger en vue d'augmenter le volume de production et de restituer à l'Algérie sa place de leader dans cette filière au niveau de la région de la Méditerranée. Il est prévu également de consacrer des superficies de 2.000 hectares à la plantation de caroubiers et d'autres espèces, dans le cadre de la sylviculture industrielle, y compris l'industrie du bois, qui joue un rôle d'importance dans l'économie du pays.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A.Z.
Source : www.lequotidien-oran.com