Blida - 01- Généralités

Un peu d'histoire sur la ville des roses


Blida, chef lieu de Wilaya, est située à 50 km au Sud-Ouest d'Alger, sur la bordure Sud de la plaine de la Mitidja à 22 km de la mer. Elle est en situation de contact entre la montagne et la plaine. Le cône de déjection de l'Oued Sidi El Kébir la place à une altitude de 270 m. Le territoire de la commune s'étend sur une superficie de 7.208 ha.
Le site vierge présente quatre parties distinctes : Les deux premières présentent le piémont tout entier qui est délimité du coté Sud par la montagne, elles sont réunies au niveau de la vallée de Sidi El Kébir. La partie Ouest est délimitée par l'Oued Sidi El Kébir du coté Nord, ce dernier est alimenté par nombreux ravins.


Le piémont délimite du coté Nord, une troisième partie, en lui donnant une forme en éventail, elle présente une dénivellation de 3% du Sud au Nord. Cette partie est délimitée par la plaine de la Mitidja. La dernière partie est la plaine avec de grandes étendues favorables à l'agriculture.
Ce site stratégique du point de vue économique(plaine de la Mitidja), est aussi un nœud routier très important reliant l'Est à l'Ouest et le Nord au Sud. Il a vu le passage de différentes civilisations depuis l'antiquité.

Période antique :

D'après quelques auteurs, Blida était probablement incluse dans la zone de sécurité romaine, cette hypothèse peut être confirmée par :
• La découverte de débris de vestiges romains au cours d'un forage d'un puits à Montpensier.

• Ibn Khaldoun fait mention d'une ville romaine appelée Mitidja qui aurait été ruinée par les tribus trenatiennes.

• Le voyageur Anglais "shaw " a prétendu que Blida avait été construite sur des ruines romaines.

• La position stratégique de Blida de carrefour et de relais entre l'Est et l'Ouest, entre le Sud et le Nord du pays.

• Blida domine la plaine de la Mitidja, en situation de contact avec 3 milieux naturels : la plaine, le piémont et la montagne.

Période préturque(avant 1519) :

D'après le colonel Trumelet, dans le voisinage de Blida vivaient des tribus dans la plaine. La plus importante était celle de Beni-Khelil au Sud et Hadjar Sidi Ali au Nord, d'autres tribus vivaient dans la montagne(les Beni-Salah). Les habitations des montagnards étaient groupés en hameaux situés sur le versant de la vallée, Sur le territoire de la future Blida était implanté un petit village (emplacement de l'actuel marché européen) peuplé par une fraction des Ouled Soltane les Hedjar Sidi Ali, ce hameau était constitué par onze gourbis entourés de cultures maraîchers.

Période Turque(1535-1830) :

Le marabout Sidi Ahmed El Kébir vint se fixer en 1519 au confluent de l'Oued portant depuis son nom. Vers 1533, il appela un groupe de maures chassées d'Espagne, et parvient à ce que les Ouled Soltane lui cèdent la partie Sud de leur village, avec une limite devenue ensuite un axe structurant : rue des Kouloughlis.

Le pouvoir turc fut intéressé par la situation stratégique(au pied des monts de l'Atlas et au croisement d'un grand nombre de parcours allant du Sud au Nord, d'Est à l'Ouest), et par sa vocation agricole. Sa première intervention fut de construire une mosquée Sidi Ahmed El Kebir(actuellement démolie), en bordure de la place du 1er Novembre, un four et un bain a proximité.
Puis, ce fut la construction du rempart formé d'un mur en pisé de 3 à 4 m de hauteur et des murs aveugles des maisons construites à la périphérie. Ce dernier fut ensuite reculé une ou deux fois pour englober le village de Hedjar Sidi Ali, jusqu'à avoir un développement de 1.609 mètres , il était percé de 06 portes :
- Bab El Sebt,
- Bab El Rahba,
- Bab El Zaouia,
- Bab El Dzair,
- Bab El Kbour et
- Bab Khouikha.
Les Andalous, fins techniciens, ont dévié le cours de l'Oued Sidi El Kebir, pour éviter les inondations, et faciliter l'irrigation. Ils ont construit un système complexe de seguias et de bassins du Sud vers le Nord qui vont donner la forme en éventail à la ville de Blida. Une citade lle fut construite au Sud-Ouest de la ville, logeant une garnison de 500 janissaires. Blida fut une ville garnison représentant le pouvoir turc dans la plaine de la Mitidja et un relais important entre Alger et le Titeri. Tous ces faits urbains devinrent le noyau d'une petite ville qu'on appellera "el Blidah "(la petite ville).
Les deux axes principaux de la ville, orientés Nord/Sud et Est/Ouest, aboutissent aux quatre portes les plus importantes de la ville :
• Bab El Sebt s'ouvrant sur l'esplanade du marché du Samedi,
• Bab El Rahba donnant accès à la route du Titeri,
• Bab Dzair sur la route vers Alger, et
• Bab El Kbour donnant sur les cimetières.
Ces deux tracés se croisent à l'angle de la grande place de la ville. Cette dernière est un lieu de rassemblement et un espace de transition ou l'étranger trouvait à proximité de l'une des portes de la ville tous ses besoins.
Ces deux axes étaient à caractère commercial et culturel, où se distribuaient les principaux commerces et mosquées de la ville.
En plus de djamaa Sidi Ahmed El Kebir(détruit), trois autres grandes mosquées, Sidi Mohammed Ben Saddoun situé sur la rue des Kouloughlis, El Hannafi dans l'ex rue du grand café, Sidi Baba Mohamed qui se trouvait au niveau de Bab Dzair(utilisé comme dépôt militaire puis détruit en 1857). En plus, il y avait onze autres petites mosquées(mosquées de quartier) situés dans toute la ville(probablement la majorité a été détruite par le tremblement de terre de 1825), et différentes zaouias et tombeaux(seule celle de Sidi Yakoub existe actuellement).
Tremblement de terre de 1825:

Le 5 mars 1825, la ville a connu un grand séisme qui détruisit une grande partie de la ville. Le colonel Trumelet estime que 3000 blidéens ont péri dans cette catastrophe. Yahia Agha, que le Pacha d'Alger avait envoyé sur les lieux du sinistre, encouragea les rescapés à reconstruire leur ville sur un autre emplacement. Ce fut Blad El-Djedida(la nouvelle ville), située à deux kilomètres au Nord de Blida (dans la compagne blidéenne) à 1880m de l'ancienne ville.
Blida ville coloniale(1839-1962) :

Pendant 9 ans, jusqu'en 1839, l'armée française avait tourner autour de Blida sans l'occuper.
mais sa présence avait donner lieu à des installations militaires dans des lieux stratégiques pour assurer la sécurité. Ces installations marquent encore l'espace urbain actuel.
En 1836, le camp de Dalmatie(Ouled Yaich actuellement) avait été construit au pied de l'Atlas à l'Est, et quatre forts qui dominaient Blida au Sud, achevaient l'encerclement de la ville, le camp de Béni Mered édifié en plaine à quelques kilomètres de Blida en direction de Boufarik et aussi le camp de la Chiffa.
En 1838, l'édification de deux camps fortifiés: Le camp supérieur(Joinville) et le camp inférieur(Montpensier). Ces camps ont été construits sur le prolongement des parcours territoriaux, on remarque aussi que les quatre camps(Supérieur, Inférieur, Dalmatie, La Chiffa) sont édifiés sur une même ligne topographique pour le contrôle du territoire et de la ville. Par nécessité militaire l'armée française ouvrit un certain nombre de routes entre ces camps et la ville. Ces camps sont devenues par la suite des centres sattelitaires.
Les interventions militaires(1842-1866) :

Les premières interventions furent militaires, leur but était de consolider la défense et le contrôle de la ville et du territoire, et en même temps démontrer la puissance du colonisateur en imposant son ordre. Ces actions étaient:
- Implantation du fort militaire sur l'ancienne citadelle.
Par sa position, Blida est devenue le point de départ de tous les mouvements militaires ayant pour but des opérations dans le Sud et dans le Sud-Est de la division d'Alger.
- Remplacement du vieux rempart en pisé par un solide mur en pierre, largement au-delà du tracé primitif. Les espaces ainsi dégagés, pris en grande partie sur les cimetières, furent presque en totalité occupés par des installations militaires(casernes, dépôt de remonte, hôpital militaire).
- Edification de nouvelles portes sur d'autres emplacements(seule Bab El Rahba reste au même endroit). - Création de deux axes reliant les quatre portes importantes de la ville( Bab Dzair - Bab Kbour et Bab Rahba - Bab Sebt). Ces axes sont devenues les deux axes principaux structurant la ville. - Ces deux axes se croisent au niveau de la place d'Armes qui a été crée pour servir à la parade militaire et endroit pour regrouper les troupes.
Les interventions projetés au début de la colonisation, se déroulèrent sur plusieurs années. Les civiles prenant le relais des militaires, ils ont continuer à réduire considérablement l'habitat traditionnel, et la création des espaces inconnues de la ville turque.
La vie quotidienne des deux communautés(européenne et musulmane) s'organisa autour des deux marchés(marché européen et marché arabe).
La plupart des mosquées qui formaient le centre vivant de la ville turque furent démolies ou réaffecter en dépôt, église, ..etc.,
Au bout de quelques années, la ville s'est développée rapidement et la place d'Armes était devenue le centre du pouvoir européen(construction du théâtre, mairie, poste, banque, etc.) symbolisant un ordre administratif et économique nouveau, les façades à l'architecture du XIeme siècle remplacèrent peu à peu le long des rues goudronnées les façades aveugles des maisons mauresques(andalouses).
La ville finit par englober tous les surfaces libres à l'intérieur de l'enceinte (sauf les installations militaires qui restèrent des barrières de croissance). La ville établira par nécessité de fonctionnement un réseau routier et ferroviaire et renforce la ville dans sa position de carrefour. En 1845, fut construite la ligne de chemin de fer(Alger-Blida). La ligne de chemin de fer a constituée une barrière de croissance de la ville; quant à la gare, elle a constituée par la suite un pôle de croissance.
En 1930, 2000 colons attirés par les emplois offerts par la construction de l'hôpital psychiatrique de Joinville et les ateliers de la base militaire, s'installent à Blida.
La croissance urbaine s'est développée suivant le tracé des anciennes seguias, devenues des chemins de desserte par densification. On peut suivre à Blida comme dans toute ville française moyenne, la multiplication des lotissements, le développement de l'habitat pavillonnaire. Cet habitat pavillonnaire, disposait de bonnes infrastructures et réservé quasi exclusivement aux européens.
Durant la révolution Algérienne se firent sentir les plus fortes poussées d'urbanisation avec le " plan de Constantine " à la même période.
Durant la période coloniale, la ville de Blida a franchi ses barrières(il n'ya plus de dedans ni de dehors). Les camps de colonisation(Joinville, Montpensier, Dalmatie) deviennent des centres sattelitaires de la ville.




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